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Date de création : 31.03.2011
Dernière mise à jour : 24.11.2025
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Lois

Macron frappe la jeunesse et supprime l’aide...

Publié le 05/11/2018 à 10:45 par andrenicolas Tags : image blog monde france sur png mode société travail prix cadre place sommaire centre roman
Macron frappe la jeunesse et supprime l’aide...
Loi de Finance 2019 : Macron frappe la jeunesse et supprime l’aide à la recherche du premier emploi

En 15 ans, la situation des jeunes diplomés s’est considérablement fragilisée, à mesure que les différentes lois faisant voler en éclat le code du travail les condamnent à la précarité : le taux de chômage des jeunes diplômés a doublé entre 2001 et 2016, passant de 5 à 10% selon le Centre d’Observation de la société. 18% des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur ne trouvent pas d’emploi un an après leur entrée sur le marché du travail,selon le Baromètre APEC 2017

par les jeunes communistes des JRCF

Loi de finances 2019 : l’aide à la recherche du premier emploi (ARPE) supprimée

Dans le projet de loi de finances pour le budget 2019, le gouvernement Philippe supprime l’aide à la recherche du premier emploi (ARPE) au profit d’une aide à la mobilité Parcoursup. Les JRCF dénoncent la régression sociale de cette mesure, qui non seulement supprime une aide sociale à destination des jeunes diplômés, mais se targue en plus d’un motif faussement progressiste : celui d’une cynique « mobilité » des étudiants.

Une fois de plus le gouvernement Philippe s’en prend à la jeunesse, fraction pourtant la plus précaire de la population (26% des moins de 30 ans vivent sous le seuil de pauvreté en France selon l’INSEE 2015). Cette fois, c’est dans le dispositif d’aide à la recherche d’un premier emploi (ARPE) que les ministres de l’austérité budgétaire ont décidé de tailler à l’occasion de la loi de finances pour l’année 2019. Ce dispositif permet aux jeunes de moins de 28 ans de bénéficier d’un prolongement de l’allocation de leur bourse étudiante d’une durée de quatre mois après l’obtention de leur diplôme[1].

Et pour cause, les statistiques montrent que les jeunes diplômés sont plus souvent au chômage que ceux présents depuis plus longtemps sur le marché du travail. En 2016, parmi les actifs récents qui ont terminé leur formation initiale depuis 1 à 4 ans, 20% sont au chômage contre 8% pour ceux ayant plus de dix ans d’ancienneté sur le marché du travail[2]. Rappelons que ces jeunes diplômés sont d’autant plus vulnérables qu’ils arrivent sur un marché du travail « flexibilisé » par les lois Macron, El Khomri et les ordonnances Pennicaud-Macron de 2017. C’est désormais dans le cadre de contrats précaires : stages, intérim, contrats à durée déterminée, et avec un droit du licenciement réduit à la portion congrue, que les jeunes travailleurs vendent leur force de travail sur un marché totalement asymétrique. Cette précarité ne fait que retarder la stabilisation de nos jeunes adultes et leur capacité à se projeter vers l’avenir en ayant « une situation » ; expression dont la désuétude ne révèle que trop le climat d’insécurité sociale dans lequel les jeunes générations grandissent.

les jeunes diplômés, fragilisés par la précarisation des emplois, privé d’aide

Par ailleurs, la réforme Parcoursup aura des conséquences à long terme sur l’endettement des jeunes diplômés. La sélection à l’université a d’ores et déjà commencé à créer une véritable aubaine pour les écoles supérieures privés – vers lesquelles les candidats déboutés de leurs vœux se tournent, bon gré mal gré, – et les établissements financiers qui proposent des prêts étudiants pour les financer. Cette hausse du coût des études concerne également l’université publique avec l’augmentation progressive mais non moins sensible des frais d’inscription depuis la loi dite « d’autonomisation des universités » (comprendre privatisation par étapes). C’est donc pieds et poings liés par la dette étudiante, et sur un marché du travail dérégulé, que les jeunes diplômés sont censés s’insérer.

Le gouvernement excipe du fait qu’il ne s’agirait pas d’une suppression pure et simple d’une aide sociale étudiante mais d’un transfert de ce budget vers une aide à la mobilité des étudiants dans le cadre de la procédure nationale de préinscription à Parcoursup. Une fois de plus, la rigidification des conditions de travail et d’études doit se faire au prix de la « mobilité » des étudiants.

De la mobilité choisis à la migration forcée : sois jeune et tais toi !

Derrière ce mot de mobilité, apparemment neutre, se cache une véritable injonction révélatrice de la dimension spatiale des inégalités. La possibilité de choisir ses déplacements et de ne pas les subir devient ainsi un enjeu de lutte des classes. Les discours lénifiants sur la mobilité, la libre circulation des hommes, des marchandises et des capitaux masquent trop mal la contrainte, voire la violence (cf la crise migratoire actuelle), des déplacements forcés par le mode de production capitaliste à son stade actuel.

Ainsi, en lieu et place d’une aide au demeurant bien insuffisante à l’insertion des jeunes diplômés dans le monde du travail, le gouvernement régressif d’Edouard Philippe propose de lui substituer une aide à la mobilité « Parcoursup » qui ressemble plus à un pis-aller qu’à une véritable aide sociale. En effet cette aide dont le montant oscille entre 200 et 1000 euros paraît dérisoire au regard des coûts qu’impliquent l’installation d’un jeune étudiant loin de sa région géographique d’origine.

        Les JRCF dénoncent cette énième régression sociale du programme macronien, et des directives de l’UE, de destruction des conquis sociaux.


[1]http://www.etudiant.gouv.fr/cid104954/jeune-diplome-disposant-de-faibles-ressources-demandez-l-arpe.html

[2]https://www.insee.fr/fr/statistiques/3526080?sommaire=3526086&q=jeunes



C’est quoi un “petit litige” ? La loi ne le dit pas

Publié le 20/04/2018 à 23:54 par andrenicolas Tags : image mer photo mode sur cadeau news voiture roman
C’est quoi un “petit litige” ? La loi ne le dit pas
Florent Fache « C’est quoi un “petit litige” ? La loi ne le dit pas »
Propos recueillis par Kareen Janselme
Vendredi, 20 Avril, 2018
L'Humanité

Photo : PHOTOPQR/VOIX DU NORD/MAXPPP
 

bâtonnier du barreau de Boulogne-sur-mer (Pas-de-Calais) 

« Notre juridiction s’étend sur une zone de 200 kilomètres, de Berck à Calais. Certaines compétences des tribunaux de proximité vont être supprimées. Résultat : les gens sans permis ou sans voiture n’auront plus les moyens d’accéder à la justice, les transports publics étant inexistants. On nous dit qu’ils pourront tout faire par Internet… Mais notre secteur rural, assez pauvre, n’a pas le même accès au numérique qu’à Paris, que ce soit en termes de matériel, de réseau ou de maîtrise des outils. Aujourd’hui, les victimes d’un vol de voiture, d’une agression ou d’un viol peuvent venir au commissariat expliquer ce qui leur est arrivé, on peut leur poser des questions pour revenir sur des détails. Comment cela se passera-t-il quand tout se fera par ordinateur ? Le projet de loi prévoit aussi qu’il n’y aura plus d’accès à un juge pour les “petits litiges”. Tout se fera par informatique : on recevra le jugement sans jamais avoir été auditionné. Mais au fait, c’est quoi, un “petit litige” ? Et bien, on ne le saura que dans les décrets à venir ! Idem pour les injonctions de payer. Quand une personne a une dette qui n’est pas contestable (un loyer en retard, un crédit non payé) envers quelqu’un, ce dernier pourra faire une requête d’injonction de payer. Jusqu’ici, le juge validait le principe, et si la personne débitrice voulait contester, elle pouvait faire opposition et s’expliquer devant ce magistrat. Demain, il y aura des injonctions de payer sans audience. Imaginez un retraité, isolé, arnaqué, qui a signé un crédit à la consommation qu’il ne peut plus payer. Il ne pourra plus aller expliquer comment il a signé son contrat devant un juge et devra payer. C’est un cadeau fait aux organismes de crédit. »

Journaliste, rubrique social
 


La loi est trop faible face aux marchands de sommeil

Publié le 26/02/2018 à 09:11 par andrenicolas Tags : image photo fond paris mode sur pouvoir news pcf roman
La loi est trop faible face aux marchands de sommeil
Logement. « La loi est trop faible face aux marchands de sommeil »
Entretien réalisé par Aurélien Soucheyre
Vendredi, 23 Février, 2018
L'Humanité

« Nous proposons de baisser de 50/% la valeur d’un bien appartenant à un marchand de sommeil quand il est exproprié. » Jérôme Lallier
 

Le député de Seine-Maritime Hubert Wulfranc considère que les volets sanction et prévention sont à renforcer pour lutter efficacement contre ce fléau.

Les députés PCF consacrent une niche parlementaire à la lutte contre les marchands de sommeil. Pourquoi ?

Hubert Wulfranc Le phénomène des marchands de sommeil, qui profitent des situations de vulnérabilité et du manque de logements pour louer à prix d’or des habitations insalubres, est en développement. Il est déjà très enkysté à Paris et en banlieue, mais aussi dans d’autres métropoles, et même au niveau des centres-bourgs dans les zones rurales. Il affectait jusqu’à présent des ensembles d’habitats collectifs en copropriété, et s’étend désormais aux zones pavillonnaires, au travers des divisions de bâti. Malgré la loi Alur de 2014, l’arsenal législatif n’est pas au point pour affronter ce fléau, qu’il s’agisse de lutter contre les propriétaires véritablement véreux ou d’encadrer l’action de propriétaires indélicats, dont l’activité est moins systématique, mais qui de fait participent à condamner à l’insalubrité entre 400 000 et 600 000 logements à l’échelle nationale, avec tous les ans entre 2 000 et 3 000 constats dressés. Face à cela, l’État, les collectivités et les agences nationales mènent des actions mais se heurtent à de trop nombreuses difficultés. La dernière peine emblématique prononcée à Paris, en février, a retenu une sanction de deux ans de prison avec sursis et de 500 000 euros d’amende contre un marchand de sommeil qui possédait 60 logements, pour lesquels il a touché 6,7 millions d’euros lors de son expropriation par la Ville en 2014…

Que proposez-vous ?

Hubert Wulfranc Deux axes majeurs. Celui des sanctions contre les marchands de sommeil, que l’on propose de durcir, via le doublement de 5 à 10 ans de la peine qui leur interdit, dès lors qu’ils sont condamnés, de pouvoir racheter des biens. Nous proposons également de baisser de 50 % la valeur d’un bien appartenant à un marchand de sommeil quand il est exproprié. La puissance publique est trop souvent confrontée à des rachats à des prix infernaux pour des logements en situation de péril. Le deuxième axe est celui de la prévention, en donnant par exemple le pouvoir aux maires de faire des travaux d’office sur la base de la mise en réserve des aides au logement quand des procédures sont ouvertes contre des marchands de sommeil. Ou encore la possibilité pour les communes d’avoir connaissance de l’identité des personnes physiques et surtout morales des acheteurs d’un bien, car des démarches de contournement de la loi permettent aux marchands de sommeil d’acquérir des biens sans que les pouvoirs publics en aient connaissance. Enfin, nous appelons à ce que, quand un immeuble insalubre est vendu aux enchères, l’acquisition soit conditionnée à une obligation de travaux.

Votre proposition a été rejetée par En marche ! mardi en commission des Affaires économiques…

Hubert Wulfranc L’accueil a été unanimement favorable sur le fond, de la part de tous les groupes politiques. Mais la majorité LREM s’est cachée derrière le projet de loi Elan en préparation sur le logement, et appelle à retravailler et éventuellement intégrer nos articles en mai. Il y a une volonté de récupération politique, une ambition de dire « c’est nous qui faisons, pas les autres », ce qui a soulevé un tollé en commission, les initiatives parlementaires étant systématiquement tuées dans l’œuf par la majorité. Toutes nos propositions de loi ont d’ailleurs été pour l’instant remisées. Mais on ne va pas en rester là. Je pense que nous avons la faculté de faire avancer les articles déposés. On va continuer à les défendre dans l’Hémicycle le 8 mars.



Une loi commerciale promue et sabotée en même temps

Publié le 03/02/2018 à 09:25 par andrenicolas Tags : image monde france article photo travail mode nature cadre texte sourire sur gratuit news rouge pcf signature revenu roman
Une loi commerciale promue et sabotée en même temps
Une loi commerciale promue et sabotée en même temps par nos gouvernants
Gérard Le Puill
Jeudi, 1 Février, 2018
Humanite.fr

Le député PCF, Sébastien Jumel, estime que, telle qu’elle est présentée au Parlement, « cette loi ne sortira pas les relations commerciales du contexte de guerre des prix car la loi du marché reprendra vite le dessus. » Photo : Thomas Samson/AFP

Le projet de loi du gouvernement « pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et pour une alimentation saine et durable » ne convainc pas. Hier, au cours d’un point de presse, les députés communistes André Chassaigne et Sébastien Jumel ont pointé les contradictions entre le discours du président de la République sur la nécessité de mieux rémunérer le travail des paysans et l’approbation par la France des accords de libre échange qui font baisser les prix agricoles.

Si la situation du monde paysan n’était pas caractérisée par une sous-rémunération du travail et par de nombreux déficits d’exploitation provoqués par des prix trop bas depuis plusieurs années, le communiqué de présentation du projet de loi « pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable » prêterait à sourire. Ce texte du ministère de l’Agriculture porte sur l’esprit de la loi à venir. Il nous dit que « le processus de construction du prix payé aux agriculteurs est inversé et s’appuie désormais sur les coûts de production des producteurs. Le contrat et le prix associé seront proposés par celui qui vend (articles 1 à 3) ». Il nous dit aussi que l’objectif est d’assurer « une meilleure répartition de la valeur créée par les acteurs ». Pour y parvenir, « la réouverture des négociations est facilitée en cas d’évolution des coûts de production, sur une durée raccourcie (article 6) »

« Le seuil de revente à perte est relevé à hauteur de 10% et les promotions encadrées (fini le 1 gratuit,1 acheté, seul le 2 achetés, 1gratuit est possible (…) La lutte contre les prix abusivement bas est élargie et renforcée (article 10) Objectif : mettre fin à la guerre des prix qui paupérise les producteurs et fragilise des pans entiers de l’industrie agroalimentaire française ».

Quand on passe du communiqué de présentation du ministère de l’Agriculture à l’exposé des motifs du texte de loi, il nous est dit que « le titre 1er comporte les dispositions tendant à améliorer l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire ». Moyennant quoi « la proposition du contrat écrit devra désormais émaner du producteur, l’exploitant agricole, dans les secteurs où la contractualisation écrite est obligatoire. Et lorsque le producteur a donné mandat à une organisation de producteurs ou une association d’organisations de producteurs de commercialiser ses produits, le contrat conclu avec l’acheteur devra respecter l’accord-cadre écrit conclu par l’organisation ou l’association avec l’acheteur».

La liberté d’importer sans limite va demeurer malgré la loi

Une chose est de donner l’initiative aux producteurs et à leurs organisations de mise en marché. Ils ont certes la possibilité de demander un prix qui couvre leurs coûts de production et rémunère leur travail. Mais rien n’oblige les acheteurs à accepter le prix proposé. Dans une Europe de 28 pays, sans le moindre tarif douanier pour les échanges commerciaux entre eux, les distributeurs comme les transformateurs pourront toujours acheter des tomates espagnoles, des cochons allemands, des poulets polonais, des vaches de réforme irlandaises et néerlandaises, du lait en briques de différents pays. Ce faisant, ils réduiront leurs achats de produits français dans le seul but de faire chuter les cours à la production. C’est d’ailleurs ce que redoute Eric Andrieu, député socialiste au Parlement européen quand il écrit : « Présenter un projet de loi agricole sans dimension européenne c’est un peu comme essayer  de regonfler un pneu crevé». Selon ce spécialiste des dossiers agricoles, « des mois de débats accouchent d’un coquille vide ! ». 

100 000 tonnes viande par an importées d’Amérique du sud ?

C’est le président de la République et son gouvernement qui ont voulu que la coquille soit vide. A Paris, les députés communistes André Chassaigne et Sébastien Jumel ont estimé ce matin que ce texte n’est pas de nature à améliorer la situation des 30% de paysans qui n’ont dégagé que 340€ de revenu par mois en 2016, ni d’améliorer la situation globale de nos paysans dont le revenu moyen mensuel est de 1.083€. Sébastien Jumel estime que, telle qu’elle est présentée au Parlement, « cette loi ne sortira pas les relations commerciales du contexte de guerre des prix car la loi du marché reprendra vite le dessus à l’initiative des distributeurs comme le laisse déjà entendre Michel-Edouard Leclerc. D’autant que la France considère désormais que la défense de la part du budget européen consacré à la Politique agricole commune n’est plus prioritaire pour elle», a ajouté le député de Seine-Maritime.

André Chassaigne a pointé les contradictions entre la volonté affichée le 25 janvier en Auvergne par Emmanuel Macron de dénoncer les distributeurs qui franchiraient la « ligne rouge » par leurs demande de baisses de prix et, en même temps, la volonté de ce même président de voir l’Europe conclure rapidement un accord de libre échange avec les pays du Mercosur après la signature du CETA avec le Canada. « On ne peut pas se présenter en protecteur de l’élevage en France et en même temps négocier l’importation de 100 000 tonnes de viande bovine par an d’Amérique du Sud après avoir donné un important contingent d’importation au Canada. Pratiquer de la sorte, c’est creuser la tombe de milliers de paysans sur les territoires d’élevage » a dénoncé le député du Puy-de-Dôme. André Chassaigne a également rappelé que, lors d’une récente audition par un groupe de députés français dont il faisait partie, Phil Hogan, commissaire européen en charge de l’agriculture, a défendu l’idée selon laquelle l’Europe pouvait faire des concessions sur l’agriculture dans les négociations internationales dès lors que cela facilitait les exportations européennes de produits industriels et de services.

« Que vaut une loi sans contraintes ? » demande la Confédération paysanne

Les syndicats paysans sont également unanimes pour dénoncer les carences de ce projet de loi dont le gouvernement nous dit qu’il a été inspiré par les Etats généraux de l’alimentation auxquels ces syndicats ont participé. « Que vaut une loi sans contraintes ? » interroge la Confédération paysanne qui ajoute que « la balle est désormais dans le camp des parlementaires » que ce syndicat « interpelle pour bâtir une loi contraignante, sous peine d’échec irréversible du quinquennat sur la question agricole et alimentaire ». « La Coordination rurale constate hélas sans grande surprise que les engagements pris à la suite de l’opération de communication des Etats généraux de l’alimentation sont une fois de plus reniés par le projet de loi… ».

Dans un communiqué commun la FNSEA et Jeunes Agricultures dénoncent le projet d’accord de libre échange entre l’Europe et le Mercosur comme un facteur aggravant pour des secteurs comme la viande bovine et les volailles et posent ces questions : « quel marché de dupe pour les agriculteurs ! Comment peut-on promouvoir l’engagement dans la transition écologique en France, une sécurité sanitaire irréprochable et « en même temps »  autoriser des importations de produits dont les méthodes de production sont interdites en France ?  (…) Nous, agriculteurs, nous en appelons aux citoyens, aux consommateurs, aux élus locaux  sur ces contradictions, ces incohérences, ces insincérités, sources de dangers et destructeurs d’emplois dans les territoires. Nous ne laisserons pas passer des produits qui ruinent nos efforts, nos territoires et nos filière», lit-on encore dans ce communiqué.

Ce texte de loi est une arnaque dans le style d’Emmanuel Macron avec le ministre de l’Agriculture en charge des basses œuvres. Il est vu comme tel par tous les syndicats paysans.

Journaliste et auteur
 


Loi agricole Admonester la grande distribution ne suffira

Publié le 02/02/2018 à 11:04 par andrenicolas Tags : image bonne roman chez photo fond mode texte sur pouvoir news éléments pcf
Loi agricole Admonester la grande distribution ne suffira
Loi agricole. Admonester la grande distribution ne suffira pas
Olivier Morin
Jeudi, 1 Février, 2018
Humanite.fr

Le député PCF Sébastien Jumel résume la situation ainsi : « ce qu’une main promet aux agriculteurs avec la loi issue des états généraux de l’alimentation, l’autre main le laissera défaire avec des politiques européennes et internationales très favorables au libre-échange ». Photo : Christophe Archambault / AFP

Présenté mercredi dernier par le ministre de l'Agriculture, le projet de loi visant à équilibrer les relations commerciales en agriculture a été décrypté par les députés communistes qui pointent ses insuffisances.

A la fin de sa présentation du projet de loi issu des états généraux de l'alimentation le 31 janvier dernier, le ministre de l'agriculture Stéphane Travert a décrit l'objectif du texte par ces mots : « Améliorer l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire, c'est-à-dire préserver nos capacités de production agricole et la juste rémunération des agriculteurs ».

Enfin, les agriculteurs, soumis à des revenus historiquement bas et à une hémorragie de leurs fermes (10 % de faillites agricoles de plus en 2017 qu'en 2016) allaient pouvoir sortir la tête de l'eau. Mais le projet de loi, si séduisant qu'il puisse paraître, n'a d'ambitieux que l'affichage. Et la déception est déjà au rendez-vous chez les paysans. La Confédération paysanne doute que les paysans et les consommateurs sortent gagnants de cette loi, tandis que le Modef (Confédération syndicale agricole des exploitants familiaux) craint qu'elle laisse un goût amer aux agriculteurs. Si ceux-ci ont déjà pointé les limites d'un texte qui prétend inverser la formation des prix agricoles en ne contraignant pas les distributeurs , ils ont été notamment entendu par les parlementaires communistes qui, eux aussi, dénoncent un projet de loi « séduisant de prime abord », mais au contenu insuffisant.

Une loi très favorable au lire échange

Dès le lendemain de la présentation de la loi par le ministre, les députés PCF André Chassaigne, chef de file du groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR) et Sébastien Jumel ont convoqué la presse pour expliquer leur point de vue. Ces derniers pointent une contradiction notable entre ce projet de loi qui prétend « à un rééquilibrage de la relation commerciale entre producteurs, transformateurs et distribution au bénéfice des premiers » et l'orientation présidentielle qui engage le pays « dans un engrenage de plus en plus libéral au nom duquel il va laisser détricoter la PAC en prenant appui sur ses défauts ». Sébastien Jumel résume la situation ainsi : « ce qu’une main promet aux agriculteurs avec la loi issue des états généraux de l’alimentation, si tant est que la promesse se réalise, l’autre main le laissera défaire avec des politiques européennes et internationales très favorables au libre-échange ». Une contradiction qui ne figure évidemment pas dans le texte de loi.

Sur le fond du texte, les parlementaires pointent malgré tout des éléments encourageants. Ainsi le relèvement de 10% du seuil de revente à perte des denrées alimentaires revendues au consommateur, ou encore l'encadrement en valeur et en volume des promotions sur les denrées alimentaires constituent des pistes qui « vont dans le bon sens ». Quant à l'inversion de la formation des prix qui pose le principe nouveau selon lequel le contrat doit être proposé aux acheteurs par les agriculteurs ou leurs organisations de producteurs et non plus proposé par les acheteurs aux producteurs, si l'idée correspond aux revendications des paysans, elle manque singulièrement de moyens pour la mettre en œuvre.

Sébastien Jumel et André Chassaigne prévoient d'amender et d'améliorer la loi

Sébastien Jumel cite à titre d'exemple la charte signée par les acteurs de l'agroalimentaire à la suite des états généraux et dont les principes ont déjà volé en éclat, y compris dans les négociations commerciales en cours. Le député illustre son propos avec les derniers exemples en date pour démontrer la nécessité d'inscrire dans la loi la possibilité de contraindre les acheteurs à payer le prix convenu. « Lactalis a tenu tête à l’État, échappé à ses contrôles, composé avec, et fait peser sur les pouvoirs publics, sans le dire ouvertement, la menace du chômage ». Évoquant aussi l'industriel de la viande Bigard « qui refuse de répondre aux questions des parlementaires, qui refuse de faire état de ses comptes, au mépris de ses obligations », il estime qu'il faudra « davantage que les appels à la bonne volonté et les petites sanctions que prévoit, en l’état, le texte ».

Fustigeant le choix du gouvernement d'utiliser les ordonnances pour faire passer le projet de loi, Sébastien Jumel et André Chassaigne prévoient de l'amender et d'améliorer ce qui ira dans le sens d'un rééquilibrage en faveur des agriculteurs, lors de sa présentation au Parlement annoncée pour fin mars, début avril.



c’est d’abord une loi de séparation de la République..

Publié le 17/03/2017 à 08:27 par andrenicolas Tags : image vie chez france photo png annonce news pcf extrait sur roman
c’est d’abord une loi de séparation de la République..
Jean-Luc Mélenchon à l'Humanité Dimanche. « La VIe République, c’est d’abord une loi de séparation de la République et de l’argent »
Entretien réalisé par Diego Chauvet et Cédric Clérin
Jeudi, 9 Mars, 2017
Humanité Dimanche

Photo : Magali Bragard

Jean-Luc Mélenchon, candidat de la France insoumise soutenu par le PCF, Ensemble ! et le PG à l’élection présidentielle, fait de la manifestation du 18 mars pour une VIe République un moment clé de sa campagne. Extrait du grand entretien qu'il a accordé à l'Humanité Dimanche.

HD. Quel regard portez-vous sur la situation politique marquée par l’affaire Fillon et des certitudes qui volent en éclats les unes après les autres ?
Jean-Luc Mélenchon.Cette situation est un symptôme sidérant de décomposition politique. La cause est connue. L’argent qui dévore le pays, dévore aussi les personnes. Le mal frappe le cœur de l’élection centrale dans la Ve République. On investit quelqu’un qui est doté de pouvoirs considérables. Le feuilleton Fillon tue tout autre sujet… Il est aujourd’hui impossible de lancer le moindre débat. C’est un moment particulièrement déstabilisant pour la démocratie. Un exemple : M. Macron annonce la fin du système des retraites à la française et le passage au régime par point… zéro seconde de débat. Et, au milieu de cela, surnage « l’opération Macron » qui est l’homme de l’oligarchie dans un pays où 99 % des médias sont contrôlés par 9 milliardaires, dont 5 qui ont fait le choix de le soutenir.
Cette situation nous amène aux portes d’un moment politique particulier que j’appelle le « dégagisme », une force aveugle de rejet de tout et de tous. Notre rôle est de lui ouvrir une issue positive. Ce n’est pas d’attendre que tout s’effondre dans le chaos. C’est pourquoi je mène une campagne d’adhésion à un programme. Ce n’est pas une campagne où l’on fait peur, où l’on pousse les gens à se décider en fonction de pari sans contenu : « Qui est-ce qui a le plus de chances de… » Ce type de calcul a été ridiculisé par la multiplication des hypothèses qui n’ont pas tenu deux mois. Et personne ne sait quelle sera la situation dans un mois.
Cette campagne d’adhésion à un projet est ponctuée d’événements comme le 18 mars sur la VIe République qui est une façon de traduire d’une manière concrète cette issue positive.
 
HD ? Le 18 mars a donc changé de signification au regard de cette situation que vous décrivez ?
Jean-Luc Mélenchon.Oui. Au départ, il s’agissait de souligner l’importance du changement des institutions pour la suite de la vie politique de notre pays. Notre projet politique, notre stratégie révolutionnaire partent de l’idée que le peuple se réapproprie les institutions politiques en les redéfinissant. C’est la stratégie de la révolution citoyenne...


la soumission aux injonctions de Bruxelles !

Publié le 28/10/2016 à 08:58 par andrenicolas Tags : bonne homme france article travail news lecture revenu roman
 la soumission aux injonctions de Bruxelles !
Vote des recettes du projet de loi de finances pour 2017 en première lecture : la soumission aux injonctions de Bruxelles !
Jeudi, 27 Octobre, 2016
Humanite.fr

Communiqué de la CGT

Ce projet de loi de finances pour 2017 est taillé sur mesure pour répondre aux exigences de l’Union européenne. Il suffit pour s’en convaincre de se pencher sur les cinq recommandations 2016 du Conseil de l’Union européenne à la France :

  • réduction des dépenses des collectivités territoriales ;
  • diminution du coût du travail ;
  • réforme du système d’assurance chômage ;
  • réduction du taux de l’impôt sur les sociétés ;
  • mise en place du prélèvement à la source.

Une grande réforme fiscale reste plus que jamais nécessaire, pour rendre la fiscalité plus juste et plus efficace. En réalité, nous avons assisté à un basculement d'une partie de la fiscalité des entreprises vers les ménages.

Ainsi, depuis 2012, la contribution des entreprises à l’effort national a été réduite de 20 milliards, tandis que celle des particuliers a augmenté de 31 milliards d’euros. Ce constat est implacable, incontestable.

Cette politique a également été supportée par les plus modestes qui paient la TVA sur tous leurs achats. Cet impôt invisible est, par ailleurs, le plus injuste car demandant plus d’effort à ceux qui sont les plus démunis. Pour preuve, la TVA pèse pour plus de 10% sur les  revenus d'un foyer modeste et seulement 6% pour un foyer avec 100 000 euros de revenus. La TVA représente un peu plus de la moitié des recettes fiscales, c'est dire si l’État encourage l'injustice fiscale.

En outre, le projet de prélèvement à la source ne sera une bonne chose, ni pour les contribuables ni pour les caisses de l’État. En réalité, cela rendra plus complexes les relations entre les citoyens et l'administration fiscale. De plus, remettre dans les mains de l'employeur la collecte de l'impôt réduira forcément son taux de recouvrement actuellement de plus de 99%. Le seul but de cette « réforme » est d'anéantir cet impôt progressif pour le fusionner avec la CSG contribution proportionnelle...

Un vraie réforme aurait été de redonner du dynamisme à notre impôt sur le revenu en réhabilitant sa progressivité (plus de tranches) et en faisant contribuer ceux qui en ont les moyens comme le précise la déclaration des droits de l'Homme dans son article 13 : « une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés. »

Bien au contraire, c'est la voie de l'allègement de la fiscalité des entreprises qui a été privilégiée en abaissant le taux de l’impôt sur les sociétés de 33 à 28%. Celui-ci ne représente que 12% des recettes fiscales.

Les députés ont tout de même adopté plusieurs amendements qui pourraient aller dans le bon sens. Par exemple, l'un d'entre eux étend la taxe sur certaines transactions financières et un autre  augmente  le nombre de retraités exonérés de CSG. Toutefois ces quelques points positifs ne pèsent pas lourd, ce projet de loi de finances 2017 reste bien un projet au service des plus puissants !



Loi travail : des recours en série se préparent

Publié le 26/07/2016 à 13:10 par andrenicolas Tags : image article photo travail nuit texte news pouvoir front de gauche roman
Loi travail : des recours en série se préparent
Loi travail : des recours en série se préparent
Lionel Venturini
Lundi, 25 Juillet, 2016
L'Humanité
Denis ALLARD/REA
 

Le Conseil constitutionnel est saisi à gauche comme à droite contre la loi adoptée sans vote jeudi dernier. Les députés qui ont échoué à déposer une motion de censure se tournent vers les citoyens.

Loi travail, déjà le retour : le Conseil constitutionnel est saisi de deux recours de parlementaires, dans la foulée de son adoption sans vote au Parlement la semaine dernière. La première, portée par la droite, pointe deux articles mineurs consacrés aux locaux syndicaux (article 27 du texte adopté) et au dialogue social dans les entreprises franchisées (article 64). Dans un courrier adressé aux sages et transmis à l’AFP, des députés « Les Républicains » et UDI indiquent qu’en application « du second alinéa de l’article 61 de la Constitution », ils défèrent au Conseil l’ensemble de la loi relative au travail, jugeant qu’elle « porte atteinte à plusieurs principes et libertés constitutionnels », en d’autres mots insuffisamment libérale. Plus prosaïquement, « Les Républicains » n’entendent pas laisser de répit au gouvernement.

À gauche, c’est dans un mémoire de sept pages que l’on conteste le déroulement même de la procédure adoptée par le gouvernement pour valider coûte que coûte le projet. Ce mémoire, que publie le député désormais non inscrit Pouria Amirshahi et une quarantaine de parlementaires issus des frondeurs PS, des élus du Front de gauche et des écologistes, pointe le « non-respect du débat parlementaire ». « La démocratie sociale (prévue par la loi Larcher de 2007) n’a pas été respectée dans l’élaboration de la loi », argumentent les signataires, jugeant que « les prérogatives du Parlement ont été bafouées ».

« Ouvrir les fenêtres et les portes de l’Assemblée »

Il n’y a pas eu, du fait du choix du gouvernement de recourir très tôt dans le débat au 49-3, « de délai raisonnable pour étudier le projet de loi ». L’usage répété même de cet article qui consacre le pouvoir du gouvernement sur les législateurs « dévoie l’usage historique et les objectifs qui ont fondé la mise en place de cet article ». Enfin, si le 49-3 a été mis en œuvre à trois reprises, le Conseil des ministres « n’en a, lui, délibéré qu’une seule fois », alors que la rédaction même du texte évoluait, et aurait justifié un nouveau feu vert formel du Conseil des ministres.

Avec les autres recours déposés, le seuil nécessaire des 60 parlementaires est franchi, quoique ce point juridique de jonction des saisines devrait être tranché aujourd’hui par le Conseil constitutionnel.

Face au nouvel échec du dépôt d’une motion de censure par les députés, les opposants à la loi travail font par ailleurs revenir celle-ci par le biais d’un soutien à la « motion de censure citoyenne » initiée dans le sillage du mouvement Nuit debout (motiondecensure.fr) avec 150 personnalités, et qui recueillait hier plus de 540 000 signatures, « soit 937 fois l’Assemblée nationale », proclament les initiateurs. 28 députés (1) « déplorant cette impasse » d’une motion de censure appellent désormais à porter cette motion dite « citoyenne ». « Pour une fois que l’on peut ouvrir les fenêtres et les portes de l’Assemblée, on n’allait pas se priver », se félicite le communiste André Chassaigne. La lutte contre le texte n’est pas éteinte encore, il reste aux syndicats, outre le retour de la mobilisation à compter du 15 septembre, le recours ultérieur aux questions préalables de constitutionnalité.

(1) Laurence Abeille, Pouria Amirshahi, François Asensi, Isabelle Attard, Danielle Auroi, Alain Bocquet, Marie-George Buffet, Jean-Jacques Candelier, Fanélie Carrey-Conte, Patrice Carvalho, Gaby Charroux, André Chassaigne, Sergio Coronado, Cécile Duflot, Jacqueline Fraysse, Édith Gueugneau, Christian Hutin, Jean Lassalle, Jean-Luc Laurent, Christophe Léonard, Noël Mamère, Philippe Noguès, Christian Paul, Barbara Romagnan, Jean-Louis Roumegas, Nicolas Sansu, Éva Sas, Paola Zanetti.


Loi travail. Le besoin d’un autre texte : la preuve par 3

Publié le 18/06/2016 à 20:36 par andrenicolas Tags : image photo news monde bonne roman france article travail création texte soi cadeau papier créations cadres
Loi travail. Le besoin d’un autre texte : la preuve par 3
Loi travail. Le besoin d’un autre texte : la preuve par trois
r. s.
Jeudi, 16 Juin, 2016
Humanité Dimanche
Sévèrement dénoncée pour les conditions de travail de ses salariés, Amazon deviendra-t-elle un modèle ?
AFP

« Démocratique, créatrice d’emplois et moderne », voilà comment les tenants de la loi travail, à commencer par le gouvernement et le patronat, vendent le texte à l’opinion publique. Preuve qu’ils ont bien cerné quelles sont les attentes quant à une vraie loi travail... Mais ils font tout pour les dévoyer !

1 « Plus démocratique »

« Un nouvel élan pour la démocratie sociale. » C’est ainsi que la ministre du Travail, Myriam El Khomri, qualifie le projet de loi. Cet élan reposerait sur deux piliers : la primauté de l’accord d’entreprise et l’usage du référendum.

À chacun ses règles

Parce qu’il permet de négocier « au plus près des travailleurs », l’accord d’entreprise serait le nec plus ultra de la démocratie. Depuis les années 1990, les négociations à ce niveau se sont beaucoup développées, aboutissant à 36 500 accords signés en 2014. Mais ces accords doivent en principe être plus favorables pour les salariés que la convention collective de la branche, qui elle-même doit être plus favorable que la loi. Depuis 30 ans, ce principe a subi quelques accrocs en matière d’aménagement du temps de travail. La loi Fillon de 2004 a même autorisé un accord d’entreprise à instaurer des dispositions moins favorables aux salariés que celles de la convention collective. Mais uniquement lorsque la convention collective ne l’interdit pas explicitement.

L’actuel projet de loi (article 2) fait sauter ce verrou. En matière de durée du travail et de rémunération des heures supplémentaires – pour commencer –, c’est l’accord d’entreprise qui fixerait la norme. De quoi engendrer autant de règles que d’entreprises, selon le rapport de forces dont disposent les syndicats. Et offrir aux entreprises un outil supplémentaire de dumping social – la convention collective permet au contraire une unification des conditions de travail dans un même secteur d’activité. Quels contrôles pourraient opérer les inspecteurs du travail dans un tel maquis ?

Le référendum, qui dit mieux ?

Selon le projet de loi, pour être valide un accord d’entreprise devrait être signé par un ou plusieurs syndicats représentatifs ayant recueilli 50 % des suffrages exprimés lors des élections professionnelles (contre 30 % aujourd’hui, avec possibilité pour ceux ayant recueilli au moins 50 % de faire jouer leur droit d’opposition). Mais le patron aurait une chance au grattage et une autre au tirage. Si les syndicats majoritaires sont opposés à l’accord, il lui suffirait d’obtenir l’aval d’organisations représentant au moins 30 % des suffrages et de faire valider le texte par référendum. Pourquoi avoir peur du vote des salariés, s’étonnent les promoteurs du projet ? Parce que l’entreprise capitaliste n’a rien d’une communauté de citoyens égaux en droit. Chaque salarié est assujetti à son employeur par un lien de subordination, et soumis aux ordres de sa hiérarchie. Contourner les syndicats, dont les représentants bénéficient, heureusement, d’un minimum de protection face au licenciement (nécessité d’obtenir l’autorisation de l’inspection du travail) n’a rien de démocratique.

2« Créatrice d’emplois »

Le projet de loi viserait à assouplir un Code du travail particulièrement rigide, handicap pour la « compétitivité » des entreprises et « frein à l’embauche ». Cibles privilégiées : les 35 heures et la difficulté à licencier.

35 heures, une réalité sur le papier

37,3 heures, c’est le temps de travail hebdomadaire moyen en France, en 2015. Contre 38 heures en 2005. Mais ce chiffre cache des disparités. Depuis cette date, les travailleurs non salariés sont passés de 55,1 à 51,2 heures ; les salariés à plein temps de 37,7 à 39,1 heures, et les salariés à temps partiel de 23,2 à 22,9 heures. Les 35 heures ne sont donc pas un « carcan » ! Depuis leur instauration, il est possible d’y déroger. L’annualisation du temps de travail mise en place avec la loi du 12 mars 1999 permet en effet de répartir les 1586,55 heures de travail tout ou long de l’année suivant les aléas de la production. Certaines entreprises à l’activité saisonnière en sont les championnes. Ainsi les fabricants de glaces alimentaires embauchent en CDI à temps partiel annualisé et font travailler au-delà de 35 heures par semaine l’été et lors des fêtes sans payer d’heures supplémentaires, et quelques heures seulement en période de basse consommation. Quant aux cadres, le forfait jours permet de les faire travailler jusqu’à 218 jours par an et 10 heures par jour. Enfin, la loi prévoit déjà de ramener de 25 à 10 % le taux de majoration des 8 premières heures supplémentaires.

Licencier, c’est pas cher

Impossible de licencier en France ? En 2015, 612 700 personnes ont été licenciées (pour 23,8 millions de salariés). Seuls 15 % des licenciements ont un motif économique. 85 % ont pour prétexte une faute du salarié ou un motif personnel. Aux licenciements, il faut ajouter 315 000 ruptures conventionnelles, de soi-disant séparations à l’amiable de l’employeur et du salarié. Contrairement aux idées reçues, licencier ne coûte pas cher. En cas de faute considérée comme « grave » ou « lourde », le salarié ne touche aucune indemnité. Quand il en touche une – en cas de licenciement à titre personnel pour « cause réelle et sérieuse » (dont faute légère), de licenciement économique ou de rupture conventionnelle –, l’indemnité légale de base est ridicule. Un cinquième du salaire brut mensuel par année d’ancienneté, majorée de deux quinzièmes de salaire brut mensuel au-delà de 10 ans d’ancienneté, selon le Code du travail. Un smicard qui touche 1 466 euros brut par mois, aura ainsi 293,20 euros d’indemnité de licenciement par année d’ancienneté et 195 euros de plus par an au-delà de 10 ans d’ancienneté. Les conventions collectives les plus protectrices, comme celles des journalistes de la presse quotidienne nationale, accordent un mois de salaire brut par année d’ancienneté dans la limite de 15 années d’ancienneté. Enfin, contrairement à ce qu’affirme le patronat, peu de licenciements, moins de 5 %, font l’objet de contestation devant les prud’hommes.

3 « Plusmoderne »

C’est l’argument massue des défenseurs de la loi El Khomri : la France doit adapter son marché du travail aux « réalités » du monde contemporain. Et « ça marche ailleurs » ! Sous prétexte de réduire les déficits publics, les gouvernements européens ont en effet accéléré les mesures dites « structurelles » : flexibilisation du marché du travail ; décentralisation de la négociation collective au niveau de l’entreprise ; baisse du « coût » du travail et pression sur les demandeurs d’emploi.

Le « miracle » italien

En Italie, le Jobs Act, porté par le premier ministre, Matteo Renzi, a été adopté en 2014. Il prévoit la suppression de l’article 18 du Code du travail permettant une réintégration du salarié en cas de licenciement abusif ; et la création du nouveau contrat à durée indéterminée à « protection croissante » : en clair, le salarié peut être viré d’un claquement de doigt pendant les 3 premières années suivant l’embauche, avec indemnités de licenciement croissantes selon l’ancienneté. De prime abord, la réussite est foudroyante. Entre janvier 2015 et janvier 2016, le nombre de salariés en CDI a fortement progressé (+ 328 000), le rythme annuel des créations d’emplois a retrouvé son niveau d’avant-crise, le taux de chômage a baissé de 12,8 % à 11,4 %.

Miracle ? Les choses sont plus compliquées ! Le succès des nouveaux contrats à protection croissante s’explique en bonne partie par une carotte fiscale : les cotisations sociales sont allégées pendant 3 ans, dans la limite de 24 000 euros. Un cadeau fiscal à 12 milliards d’euros, qui explique sûrement le soudain appétit des patrons pour les CDI… Par ailleurs, le principe même de ces contrats est de faciliter le licenciement : combien de salariés vont se retrouver à la porte dans les 3 prochaines années ? Quant à la baisse du chômage, elle a été facilitée par la stagnation de la population active.

L’« assouplissement » espagnol

En 2012, le gouvernement de Mariano Rajoy a décidé d’« assouplir » le marché du travail. L’indemnité en cas de licenciement abusif a été réduite de 45 à 33 jours de salaire par année d’ancienneté. Le patron désireux de se séparer de ses employés peut le faire dès qu’il subit des pertes économiques pendant 3 trimestres consécutifs. Et la priorité absolue a été donnée aux conventions collectives négociées dans les entreprises, au détriment des conventions sectorielles ou géographiques (négociées au niveau des provinces).

Pour quels résultats ? Le taux de chômage frôle toujours les 22 %, malgré une baisse de 3 points par rapport à 2013. Quant à la précarité, elle continue d’augmenter. En 2015, près de 70 % des emplois créés sont des contrats précaires (temporaires à temps plein ou à temps partiel). Mais les « coûts » salariaux unitaires, eux, ont chuté de 6 % entre 2009 et 2014. La flexibilisation, ça « marche » surtout pour les patrons…

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Loi «travail». Le mouvement se régénère

Publié le 23/05/2016 à 17:30 par andrenicolas Tags : image france photo travail nuit news
Loi «travail». Le mouvement se régénère
Loi «travail». Le mouvement se régénère
Kareen Janselme
Lundi, 23 Mai, 2016
L'Humanité
AFP
 

Malgré les gestes du gouvernement envers les routiers pour désamorcer le mouvement, l’envoi des forcesde l’ordre pour briser les grèves, la mobilisation continue avec une nouvelle journée d’actions jeudi.

Le mouvement gronde et se régénère… Contrairement à « l’essoufflement » de la mobilisation que croyait constater le premier ministre, les manifestations de jeudi dernier ont rassemblé 400 000 personnes contre la loi travail en France. Soit près du double de manifestants par rapport au mardi précédent. Les organisations professionnelles ont pris le relais des défilés, en bloquant dépôts pétroliers et raffineries. Dans les transports, cheminots, contrôleurs aériens et routiers ont embrayé sur les grèves.

Face aux blocages et opérations escargot des chauffeurs, premier effet et premier recul du gouvernement : le secrétaire d’État aux Transports, Alain Vidalies, a promis aux routiers que le calcul de rémunération de leurs heures supplémentaires dérogerait à la règle instituée par la loi travail. Jusqu’ici, les salariés des entreprises de transport routier de marchandises voyaient leurs heures supplémentaires majorées de 25 % puis de 50 %. En valorisant les accords d’entreprise, qui pourront s’imposer aux accords de branche, la loi El Khomri ouvre la porte à une baisse de ces majorations avec pour seule garantie un plancher de 10 %. Dans une profession où les horaires sont à rallonge, la nouvelle loi aurait pour conséquence de réduire de 1 300 euros le salaire d’un roulant travaillant 200 heures par mois, assure Jérôme Vérité, de la CGT. Par écrit, le secrétaire d’État s’est donc engagé à ce que le « dispositif réglementaire, dérogatoire » des routiers ne soit « pas modifié par le projet de loi travail ». En ce sens, le gouvernement va « expertiser s’il est nécessaire de procéder à des ajustements du décret » sur la durée du travail des routiers « afin de clarifier le débat et d’éviter les interprétations qui pourraient donner matière à contestation », a précisé Alain Vidalies.

Les syndicats CGT et FO ont réagi dans un communiqué commun

Le but annoncé de la nouvelle loi travail était de simplifier un droit devenu trop complexe. Or, en multipliant les accords d’entreprise, les juristes et syndicats opposés à la loi ont démontré comment, au contraire, la multiplicité des situations sur le territoire risquait de compliquer la donne. En annonçant une première dérogation de branche à cette loi, qui n’a pas encore été votée, le gouvernement ne clarifie pas grand-chose…

Mais ce premier geste du gouvernement n’a fait que conforter les grévistes dans le bien-fondé de leur lutte. « Les actions ne doivent pas s’arrêter, d’autres dispositifs de la loi sont à combattre, entre autres, les heures de nuit », ont réagi les syndicats CGT et FO dans un communiqué commun. « Cette première avancée pour notre profession doit encourager l’ensemble des salariés à rentrer dans le mouvement, car la victoire est possible et la lutte paie ! » ont-ils prôné. Les barrages filtrant devraient donc perdurer, voire s’amplifier à partir d’aujourd’hui si les assemblées générales de ce matin votent la reconduction.

Malgré les tentatives gouvernementales de briser les grèves en recourant aux forces de l’ordre ce week-end dans plusieurs dépôts de carburant, l’intersyndicale CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et FIDL est toujours déterminée à « amplifier la mobilisation et faire respecter la démocratie ». Forte du renouvellement du mouvement, elle a coché deux nouvelles dates dans son agenda. Une journée nationale de grève, de manifestations et d’actions le 26 mai, soit jeudi prochain. Quand au 14 juin, pour marquer l’ouverture des débats au Sénat, syndicalistes, salariés, citoyens, étudiants, lycéens, privés d’emploi sont invités à rejoindre une grande manifestation nationale à Paris, comme le réclamait le syndicat FO depuis quelques semaines, favorisée par une grève interprofessionnelle sur l’ensemble de l’Hexagone.

L’intersyndicale veut « multiplier d’ici là, sur tout le territoire, des mobilisations sous des formes diversifiées ». Pour impliquer davantage les salariés dans les entreprises mais aussi les agents des administrations, une votation sera organisée sur la loi travail et notamment sur la préservation de la hiérarchie des normes, attaque fondamentale dénoncée par les opposants à la loi. Les organisations de jeunesse organiseront elles aussi une votation dans les établissements universitaires. Un nouveau rendez-vous sera pris pour en exposer les résultats.

Manifestation le 14 juin 

L’intersyndicale antiloi travail a annoncé deux nouvelles dates suite au succès de la mobilisation du 19 mai. Les organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires et de jeunesse, Unef, UNL et FIDL appellent le 26 mai prochain à une journée de grèves, de manifestations et d’actions. Le 14 juin, début des débats au Sénat, la manifestation sera nationale et parisienne renforcée par une journée de grève interprofessionnelle. La CGT appelle les dockers à poursuivre les grèves, notamment les 26 mai et 14 juin, dans les ports après les actions à Nantes-Saint-Nazaire, au Havre et à Lorient la semaine dernière.