amis annonce article belle bonne cadre chez création de enfants femme femmes
Rubriques
>> Toutes les rubriques <<
· André (973)
· L'humanité (853)
· Peintures (489)
· Culture (564)
· Décès (207)
· Absurdité (184)
· Jean Luc Melenchon (416)
· Le parti communiste (436)
· CGT (426)
· Actions Militantes (279)
si vous avez besoin de courses privées, n’hésitez pas à me contacter au 06/08/69 15 00. j’ai une voiture class
Par Anonyme, le 19.11.2025
salutations s'il fallait parler de toutes les horreurs actuelles, cela ferait un sacré bouquin
cordialement
Par pat, le 10.11.2025
et pour les chrétiens massacrés en terre musulmane; on fait quoi ???? http://arbraca mes.centerblog .net
Par pat, le 09.05.2025
entierement d'accord ..... http://arbraca mes.centerblog .net
Par pat, le 09.05.2025
encore un fameux rigolo ............. la france est perdue ce n'est plus qu'une question de temps .... http://
Par pat, le 09.05.2025
· La une de l'humanité
· P.Martinez : M. le premier ministre, votre texte est illégal
· la une du canard enchainé du 22 août 2012
· L’éveil d’une conscience noire samplée dans les années 1980
· Objet : Sondage / Urgent.
· ORIGINE DE LA BURQA .......A FAIRE CONNAITRE !!!!
· Europe sociale: faut-il y croire ?
· Non à tout hommage officiel au général Bigeard
· La Banque centrale européenne bloquée par les Indignés
· Liste des manifestations 11 septembre 2021
· Quand Laurence Parisot nous joue « Martine à la ferme »
· La maire d’Aix-en-Provence renvoyée en correctionnelle
· Québec : Tous nus dans la rue! contre les frais de scolarité
· Dans 1précédente affaire à Drancy, volonté claire d’humilier
· Nous, femmes politiques françaises,
Date de création : 31.03.2011
Dernière mise à jour :
24.11.2025
37122 articles
1 800 œuvres du « vieux fou du dessin », l’artiste qui a exercé une réelle influence sur les impressionnistes, sont désormais réunies à Tokyo.
Au Japon, le maître est partout. Des estampes reproduites à l’infini sur les objets de consommation courante, l’art d’Hokusai est également revisité dans les mangas ou les graffitis. Sa peinture se décline à l’envi donc, mais il manquait – étrangement – à l’archipel un musée dédié à Katsushika Hokusai. L’arrondissement de Sumida, à Tokyo, a rattrapé ce retard. Le bâtiment, dessiné par l’architecte japonais et lauréat du prix Pritzker Kazuyo Sejima, s’élève près de la rivière où est né le peintre en 1760. Lancée en 1989, l’idée d’un musée Hokusai avait été remise à plus tard, faute de moyens. Si la pièce la plus importante est un rouleau de 7 mètres représentant une vue panoramique des deux rives de la rivière Sumida, que l’on croyait perdu depuis un siècle, le musée n’abrite pas moins de 1 800 œuvres parmi lesquelles la mondialement connue Grande Vague de Kanagawa, extraite de la série des Trente-Six Vues du mont Fuji. Pourtant, le nombre d’œuvres contenues dans ce musée prouve qu’au-delà de cette grande vague, le « vieux fou du dessin », qui vécut jusqu’à 89 ans, a passé sa vie à peindre quotidiennement.
Il lègue ainsi une œuvre monumentale de 30 000 pièces marquées notamment par le bleu « indigo japonais », en réalité né en Prusse. « À 5 ans, j’ai pris l’habitude de dessiner toutes les choses qui m’entouraient. Depuis que j’ai 50 ans, je publie continuellement de nombreuses œuvres. Mais tout ce que j’ai réalisé avant ma 70e année est insignifiant. Ce n’est qu’à 73 ans que j’ai commencé à comprendre la forme et la nature vraie des oiseaux, des poissons, des plantes, etc. Si cela continue, j’aurai fait à 80 ans de nouveaux progrès et, à 90, je pénétrerai le mystère des choses ; à 100 ans, je serai enfin parvenu à un état supérieur, indéfinissable, et quand j’en aurai 110, mes traits et mes points se rempliront tous seuls de vie », explique Hokusai.
Témoin du quotidien du peuple, il saisit la fatigue et l’effroiIl n’a pas tort. C’est à plus de 70 ans que, dans sa quête de perfection, il impulse un style unique, fruit d’une synthèse entre les traditions asiatiques et occidentales. Avec l’instant pour ligne de fuite, le maître capture le plissement d’un œil aussi bien que le frémissement des feuilles. Témoin du quotidien du peuple, il saisit la fatigue et l’effroi. Autant d’esquisses rendant hommage à « une humanité encore disponible, où chaque individu, quels que soient son rang et sa condition, se perçoit lui-même comme un centre de dignité, de sens et d’initiative », selon l’anthropologue Claude Lévi-Strauss. Sumotoris, pêcheurs, paysans laborieux, guerriers… Hokusai a la méticulosité du naturaliste et permet d’appréhender la société japonaise de l’ère Edo (1600-1868). « Comment faire tenir en un si petit format tout ce qui m’occupa inlassablement de ma sixième à ma quatre-vingt-huitième année ? » interroge-t-il.
La vie même du peintre est mouvement. Il n’a de cesse de déménager, animé par une curiosité inextinguible. Il change 120 fois de pseudonyme en fonction de l’évolution de son style. Alors qu’il entame une formation de xylographe, le jeune Hokusai quitte son maître pour rejoindre le peintre Katsukawa Shunshô, virtuose de l’ukiyo-e, ces estampes, « images du monde flottant ». Il illustre également poèmes et romans et la recherche de la perfection lui donne honte de ses anciens travaux. La paternité du mot « manga » est souvent attribuée à Hokusai, qui, par ses manuels de dessin, entend tout autant produire des modèles pour des élèves dont le nombre est en constante augmentation que fournir aux artisans des référents. En préface du premier des quinze volumes de Manga, l’artiste Hanshu Sanjin décrit : « Cet automne, le maître se trouvait visiter la province de l’Ouest, et il s’arrêta dans notre ville de Nagoya. Nous nous retrouvâmes tous avec le peintre Gekkotei Bokusen, dans la résidence de celui-ci, pour une occasion fort joyeuse. Et là, plus de trois cents croquis de toutes sortes furent effectués : des immortels, des bouddhas, des lettrés, des femmes, jusqu’à des oiseaux, des bêtes, des plantes, l’esprit de chaque sujet étant saisi par la brosse. » Là encore, le geste et l’esprit des différentes classes sociales, les animaux réels ou fantastiques et la nature sont répertoriés dans un inventaire inépuisable.
Exposé en Occident dès la fin du XIXe siècle, Hokusai exerce une influence sans pareille sur nos impressionnistes. Hendrik Budde, spécialiste de l’estampe japonaise, note que la « vogue japonisante » traduit le « nouveau mode d’expression du besoin d’évasion, ou variante passagère de l’orientalisme, comparable peut-être à l’engouement pour les chinoiseries dans les palais européens du XVIIe siècle. Mais s’ils rendirent de l’Orient une image fantasmée et enjolivée par le filtre romantique (…) les ukiyo-e leur ouvraient plus qu’une simple fenêtre d’exotisme. Nombre de traits stylistiques peuvent ainsi leur être rattachés : stratification de l’espace, aplats de couleur, formats réduits des planches, etc. ». De Manet à Monet en passant par Van Gogh et Degas, tous puisent dans son œuvre une nouvelle manière d’appréhender le monde et de bousculer l’art.
L’armée américaine entend restituer 17 % des terres occupées sur l’île japonaise par sa base aérienne.
Okinawa restera la principale tête de pont états-unienne du Pacifique malgré l’annonce, vendredi, de la restitution de 4 000 hectares de terres par l’armée américaine sur l’île méridionale japonaise. Cette rétrocession de 17 % de la surface occupée par sa base ne signifie pas pour autant retrait progressif des troupes. En concédant du terrain, Washington tente surtout de contenir la contestation. « Nous respectons les sentiments des habitants d’Okinawa, qui pensent que nous devons réduire notre présence », a expliqué le général Lawrence D. Nicholson, le commandant américain de l’île. La décision intervient après le nouveau tour pris par les manifestations depuis le 22 juillet et la reprise des constructions d’héliports sur l’archipel. La lutte pour le départ des troupes américaines s’est également intensifiée avec la victoire de la coalition progressiste, soutenue par les communistes, à l’assemblée locale en juin dernier. Par ailleurs, le viol et le meurtre d’une jeune Okinawaise en mai ont fait grandir la colère et désormais les habitants ne s’opposent pas seulement à la relocalisation de la base de Futenma à Henoko mais demandent le retrait de la totalité des GI.
Si Okinawa n’est plus sous administration américaine depuis 1972, l’archipel vit toujours sous le régime militaire. Le souvenir des terres volées, des populations déplacées, voire internées pour assurer la domination coloniale, reste prégnant et continue de nourrir les luttes actuelles. Malgré l’insécurité et les nuisances quotidiennes imposées à 1,4 million d’habitants, le gouvernement japonais ne souhaite pourtant pas ouvrir le débat sur la présence des 30 000 militaires américains. Situé à 370 kilomètres des îles Senkaku, également revendiquées par la Chine, et à 1 500 kilomètres de la Corée du Nord, Okinawa contribue à la politique d’endiguement américaine en Asie. Le maintien de la présence américaine dans le sud du Japon permet en outre d’entraver l’accès de Pékin à l’océan Pacifique dans un contexte tendu. Le 13 juillet, la Cour permanente d’arbitrage (CPA) de La Haye, saisie par les Philippines, a jugé que les revendications chinoises sur certains îlots de mer de Chine méridionale ne s’appuyaient sur aucun « fondement juridique ». En pleins exercices militaires dans la zone, la Chine a accusé le Japon d’avoir cherché à manipuler le verdict. La remilitarisation du Japon et la révision de la Constitution pacifique entamées par les ultranationalistes au pouvoir à Tokyo permettent aux Américains de déléguer l’affrontement avec la Chine.
Un déséquilibré a assassiné dix-neuf handicapés dans la nuit de lundi à mardi dans une ville proche de Tokyo.
Dix-neuf personnes – neuf hommes et dix femmes –, âgées de 18 à 70 ans, ont été tuées dans la nuit de lundi à mardi alors qu’elles dormaient dans un centre d’accueil de handicapésde Sagamihara, une ville de 700 000 habitants au sud-ouest de Tokyo. Vingt-cinq personnes ont été blessées, dont une vingtaine demeurent dans un état grave.
Le suspect, Satoshi Uematsu, 26 ans, aurait été un employé de ce centre. Étendu sur 3 hectares, celui-ci abrite 160 patients de 17 à 75 ans. Le suspect y est entré, semble-t-il, par une fenêtre et aurait ligoté une partie du personnel médical présent pour commettre ses crimes. Il a agi avec un couteau, tranchant la gorge de ses patients.
Il s’est rendu de lui-même au commissariat, avec un couteau et des vêtements ensanglantés, pour s’accuser de ce qui est la plus grande tuerie au couteau dans le pays depuis 1945.
Il pronait l’euthanasie des personnes handicapéesLe 19 février, Satoshi Uematsu avait dû être interné. Il avait déclaré pouvoir tuer des personnes handicapées. Il avait été relâché le 2 mars. En février, il avait écrit au président de la Chambre basse du Parlement pour l’informer qu’il pourrait « anéantir 470 personnes handicapées », rapporte la presse nippone. Il a même indiqué qu’il souhaitait tuer 260 personnes handicapées de ce centre lors d’un service de nuit, sans s’en prendre au personnel hospitalier. « Mon objectif est un monde où les personnes gravement handicapées puissent être euthanasiées, avec l’aval de leurs tuteurs, si elles sont incapables de vivre chez elles et d’être actives dans la société », aurait-il écrit.
Le gouvernement s’est excusé hier et le ministère de la Santé a annoncé envisager des mesures pour que de tels actes ne se reproduisent plus. « C’est un incident très déchirant et choquant dont sont victimes de nombreuses personnes innocentes », a déclaré Yoshihide Suga, secrétaire général du Cabinet du Japon.
Le dernier meurtre dans la région de Sagamihara date de dix ans. Par ailleurs, les meurtres de masse restent très rares au Japon. Un homme avait tué sept personnes en 2008 avec un camion et un couteau à Akihabara. En 2001, un ancien concierge tuait dans une école d’Ikeda, dans la banlieue d’Osaka, huit enfants au moyen d’une arme blanche. Et en 1995, les membres d’une secte ont répandu du gaz sarin dans le métro de Tokyo aux heures de pointe, tuant douze personnes.
Soutenue par les communistes, la coalition progressiste s’est renforcée lors de l’élection de l’assemblée locale. La lutte pour le départ des troupes états-uniennes va s’intensifier.
Les leçons de la bataille électorale d’Okinawa dépassent largement l’archipel méridional. Elles concernent en réalité l’ensemble du Japon à l’heure où le pays se remilitarise et est confronté à des choix cruciaux quant à son rôle de pivot de la stratégie américaine en Asie-Pacifique. Dimanche, à l’issue des élections préfectorales, la coalition emmenée par le gouverneur sortant, Takeshi Onaga, et le Parti communiste japonais (PCJ) a renforcé ses positions au sein de l’assemblée locale. L’alliance, qui milite pour le départ des troupes américaines installées depuis 1945, a remporté 27 des 48 sièges en jeu. Soit cinq de plus que lors de la précédente mandature. Le PCJ gagne quant à lui un siège, ce qui lui permet d’obtenir six élus au total. « Il existe une opposition grandissante à la présence américaine. Le viol et le meurtre d’une jeune Okinawaise le mois dernier a fait grandir la colère. Nous ne nous opposons pas seulement à la relocalisation de la base de Futenma à Henoko mais demandons le retrait de la totalité des GI », explique Morihara Kimitoshi, membre du bureau exécutif du Parti communiste japonais.
Les résultats de dimanche offrent un nouveau levier au gouverneur Onaga pour s’opposer au gouvernement centralL’opposition frontale du gouverneur Onaga à Tokyo et le maintien de positions fermes lors des discussions avec le cabinet du premier ministre Shinzo Abe ont sans doute joué en sa faveur. « Je pensais que si nous gagnions 26 sièges ou plus, ce serait une grande victoire. Désormais, je vais aborder la question des bases sans hésitation », a expliqué Takeshi Onaga.
Le Parti libéral-démocrate du chef du gouvernement reste minoritaire en emportant 14 sièges, soit un de plus que lors de la précédente élection. Son principal allié, le Nouveau Komeito, perd quant à lui un siège et devra se contenter de quatre élus. Dans ce contexte, les élections sénatoriales de juillet pourraient réserver de mauvaises surprises au premier ministre.
Dans les faits, si Okinawa n’est plus sous administration américaine depuis 1972, l’archipel de plus de 1 000 km de long et composé de cent îles vit toujours sous le régime militaire. Et le souvenir des terres volées, des populations déplacées, voire internées pour assurer la domination coloniale, reste prégnant. Malgré l’insécurité et les nuisances quotidiennes imposées au 1,4 million d’habitants, le gouvernement japonais ne souhaite pas ouvrir le débat sur la présence des États-Unis. Pourtant, les résultats de dimanche offrent un nouveau levier au gouverneur Onaga pour s’opposer au gouvernement central. Lors de la visite de Barack Obama à Hiroshima le 27 mai, Takeshi Onaga a réclamé un entretien avec le président américain. En vain. « Nous pensons que les questions liées à la sécurité et à la diplomatie devraient être discutées entre les gouvernements centraux des pays. (Shinzo Abe) va exiger que les États-Unis prennent des mesures efficaces et convaincantes pour prévenir les incidents et les accidents impliquant des militaires américains », a balayé d’un revers de main Yoshihide Suga, le secrétaire général du cabinet. Sacrifiée par l’empereur afin de retarder le débarquement des soldats américains sur le reste du territoire japonais à la fin de la Seconde Guerre mondiale, Okinawa continue d’entretenir un rapport complexe avec Tokyo. Le sentiment de domination, qui se perpétue jusqu’à aujourd’hui, est désormais frontalement combattu.
La visite historique du président Obama, vendredi, dans la ville cible du feu nucléaire américain affronte toujours des interprétations diverses de l’histoire aux États-Unis et en Asie.
Le pardon a-t-il sa place en politique étrangère ? Alors que le président Obama effectue vendredi une visite historique à Hiroshima, première cible du feu nucléaire américain, il y a près de soixante et onze ans, les polémiques ne cessent d’enfler. En pleine campagne électorale, la Maison-Blanche a d’ores et déjà précisé que Barack Obama ne présenterait aucune excuse pour les 140 000 morts de Hiroshima et Nagasaki. Outre-Atlantique, d’aucuns considèrent « la repentance » comme un reniement des anciens combattants. Il y a quelques mois, le candidat républicain Donald Trump fustigeait lui aussi un « président qui met l’Amérique à terre en faisant des tournées d’excuses » et demandait au Japon de se doter de son propre arsenal nucléaire afin de réduire les dépenses nationales. En réalité, Barack Obama entend faire de cette visite une tribune pour la dénucléarisation. En 2013, en visite à Berlin, le président américain avait déjà plaidé pour la réduction du nombre d’ogives nucléaires. S’il s’agit en réalité pour Barack Obama de sauvegarder le leadership des États-Unis sur la scène internationale, il est également question d’envoyer un message aux États proliférant, comme la Corée du Nord, situés à quelques encablures seulement des côtes japonaises.
« Mettre fin à la guerre » comme argumentPourtant, questionné en 2009 sur la décision du président démocrate Harry Truman de recourir à l’arme nucléaire, Barack Obama s’était contenté d’éluder. Car la question continue de faire rage aux États-Unis, au Japon et dans le camp atlantiste. Quitte, pour les franges les plus réactionnaires et nationalistes, à entretenir un révisionnisme visant à justifier l’utilisation des bombes A et H. Le président Obama « considère que le président Truman a pris cette décision pour les bonnes raisons. Ce dernier était concentré sur la sécurité des États-Unis (…) et la nécessité de mettre fin à cette guerre horrible », a récemment expliqué le porte-parole de la Maison-Blanche, Josh Earnest, s’adonnant ainsi à l’une de ces falsifications dont l’histoire est coutumière. Neuf ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le premier ministre du Royaume-Uni, Winston Churchill, expliquait déjà dans ses Mémoires qu’ « il demeure historiquement établi, et c’est ce fait qui devra être jugé dans les temps à venir, que la question de savoir s’il fallait ou non utiliser la bombe atomique pour contraindre le Japon à capituler ne s’est même pas posée. L’accord fut unanime, automatique, incontesté autour de notre table ». Cherchant à faire avorter un débat naissant, Churchill est de fait contredit par le travail des historiens qui atteste de vifs désaccords dans les cercles militaires et politiques mondiaux. En outre, soixante-dix scientifiques qui participaient au projet Manhattan, qui accoucha de la première bombe atomique, signèrent une pétition demandant au président Truman d’effectuer une démonstration de la puissance de feu de l’arme en question avant d’en faire usage contre des civils. Le texte, qui ne parviendra jamais à la Maison-Blanche, ne sera rendu public qu’en 1961. Sous l’égide du physicien Leo Szilard, les chercheurs stipulent que « premièrement, les États-Unis ne doivent pas recourir à l’utilisation de bombes atomiques dans cette guerre à moins que les conditions qui seront imposées au Japon soient rendues publiques dans le détail et que le Japon, connaissant ces conditions, refuse de se rendre ; deuxièmement, que dans un tel cas la question de savoir s’il faut ou pas utiliser les bombes atomiques soit décidée par vous, à la lumière des considérations présentées dans cette pétition ainsi que de toutes les autres responsabilités morales qui sont impliquées ».
Hiroshima et Nagasaki furent des laboratoiresAlors que le président Truman détaille dans ses Mémoires toutes les options qui s’offrirent à lui afin que le Japon signe la reddition (intensification des bombardements, blocus, débarquement), l’argument qui l’emporta alors fut la prétendue économie en vies humaines. Du moins américaines. Selon un scénario élaboré par l’armée, un débarquement entraînerait la mort de 500 000 GI. Un chiffre volontairement exagéré selon certains historiens afin de privilégier l’option nucléaire. « Il suffisait de se pencher avec attention sur le choix de Hiroshima comme cible du bombardement pour constater que la version officielle ne tenait pas », relève l’historien Barthélémy Courmont, auteur du Japon de Hiroshima, l’abîme et la résilience. Lieu de rassemblement pour les soldats japonais, la ville méridionale de Hiroshima ne pouvait, selon le chercheur, « être légitimement assimilée à une base, la population de civils y étant, de plus, nettement majoritaire ». En réalité, Hiroshima puis Nagasaki furent des laboratoires. Et un avertissement à l’Union soviétique afin que les États-Unis puissent dicter leurs conditions à la fin de la guerre. Combien de républicains reconnaissent aujourd’hui que l’objectif final n’était pas la capitulation du Japon ?
Au Japon, le révisionnisme prend un tour plus existentiel. Car les bombardements de Hiroshima et de Nagasaki renvoient directement le pays à la responsabilité de l’empereur et aux crimes de guerre de son armée. Mais ils remettent également en cause la supériorité du Japon qui conduisit à la colonisation des autres pays d’Asie. « L’épisode atomique et l’occupation par une puissance étrangère (les États-Unis – NDLR) bouleversèrent toutes les certitudes, tous les différents courants de pensée qui, depuis Meiji (1868 et 1912 – NDLR), s’étaient opposés sur les orientations à suivre pour assurer la modernisation du Japon tout en maintenant sa souveraineté et ses spécificités culturelles », poursuit Barthélémy Courmont. En 1975, lors d’une conférence de presse, l’empereur Hiro Hito déclare lui aussi que les bombardements « ne pouvaient être évités », rejoignant ainsi la thèse de certains révisionnistes occidentaux afin de mieux se dédouaner. À l’issue du procès de Tokyo, qui condamne à mort sept hauts dignitaires, la fonction impériale est sauve. Et si l’empereur se limite désormais à un rôle de représentation, les Américains ont permis de perpétuer ce non-dit qui aujourd’hui encore pose problème dans la perception des bombardements de Hiroshima et Nagasaki et du passé japonais.
Le feu nucléaire continue de tourmenter les sociétésEn passant du statut d’agresseur à celui de victime, le Japon entretient toujours des relations complexes avec ses voisins. Quelques mois avant le soixantième anniversaire des bombardements atomiques, en 2005, le révisionnisme est poussé à son paroxysme alors que le ministère de l’Éducation japonais validait les nouveaux manuels scolaires destinés aux lycéens, qui n’emploient pas le terme « invasion » pour évoquer la guerre menée par le Japon en Asie à compter des années 1930, et qualifient d’« incident » le massacre de Nankin qui a fait trois cent mille victimes chinoises en 1937. Il a fallu attendre 2008 pour que la Chine dépêche un représentant aux commémorations annuelles de Hiroshima. Le prix Nobel de littérature Kenzaburo reconnaît lui-même l’ambiguïté du peuple japonais par rapport à Hiroshima et sa difficulté à envisager l’horreur nucléaire d’un point de vue asiatique. « Ceci reflète une tendance très répandue chez les Japonais de l’époque face à cette question. En réponse aux critiques faites à ce sujet par la Corée ou les Philippines, je crois avoir révisé mon point de vue sur Hiroshima. La guerre d’agression du Japon envers les peuples d’Asie, les bombardements de Hiroshima et de Nagasaki considérés comme l’un des aboutissements logiques de cette agression, les nombreux Coréens atomisés, et leurs souffrances, encore plus exceptionnelles que celle des autres… : je n’ai cessé de réfléchir à tout cela. » Ses propos disent à quel point le feu nucléaire continue de tourmenter les sociétés. À tel point que les survivants ont longtemps subi la relégation sociale face à une histoire jamais soldée (voir l’Humanité du 10 août 2015). En marge du cinquantenaire des bombardements, le Parlement japonais se penche sur une résolution reconnaissant la responsabilité du Japon dans les guerres d’invasion. Avant de se heurter au contre-feu d’un groupe de parlementaires nationalistes, regroupés autour de l’actuel premier ministre Shinzo Abe. L’an dernier, lors du soixante-dixième anniversaire, ce dernier fut allégrement hué lorsqu’il prit la parole, lors de commémorations généralement empreintes d’émotion et de respect. En cause, sa tentative de réviser la Constitution pacifique dont l’agenda ne doit lui non plus rien au hasard.
En réalité la venue du président Obama à Hiroshima pose la question d’un geste similaire du premier ministre japonais sur la base bombardée de Pearl Harbour qui marqua l’entrée en guerre des États-Unis. Une telle visite pourrait elle-même susciter des idées dans le reste de l’Asie. Voire des gestes de réconciliation bilatéraux alors que les relations restent polluées par l’histoire. Pour le journaliste Matsuo Fumio, auteur du Jour où Obama déposera une gerbe à Hiroshima, il s’agit pour les Japonais de « montrer qu’ils ne sont pas les victimes unilatérales ».
Une visite bienvenue
Le premier ministre Shinzo Abe considère que le déplacement du président Obama a force de pardon en réunissant « le premier ministre de la seule nation au monde à avoir souffert des attaques atomiques et le président de la seule nation au monde à avoir usé de l’arme nucléaire ».
Responsable des relations internationales du Parti communiste japonais, Morihara Kimitoshi revient sur les négociations inédites avec le Parti démocrate dans le cadre des sénatoriales.
Malgré les importantes manifestations, le premier ministre Shinzo Abe n’a pas renoncé à la loi sur la sécurité qui autorise les Forces d’autodéfense à participer à des opérations extérieures au nom de « l’autodéfense collective ». Quels risques ce texte fait-il courir au pays ?
Morihara Kimitoshi. C’est du jamais-vu depuis la fin de la bataille du Pacifique. Par le biais de sa Constitution pacifique, le pays a renoncé à jamais à la guerre et l’automne dernier, Shinzo Abe a révisé l’interprétation de la loi fondamentale. Si la nouvelle loi était votée, le Japon pourrait par exemple mener des opérations conjointes avec l’armée américaine en Irak ou en Syrie. Jusqu’à aujourd’hui, les Forces d’autodéfense déployées à l’extérieur se contentent de participer à des projets de reconstruction ou des opérations médicales, supervisées par les Nations Unies. Or, la légalisation du recours à la force, du droit de tuer constitue un véritable danger et est anticonstitutionnel.
Selon vous, les Etats-Unis ont-ils fait pression pour voir la Constitution du Japon évoluer ?
Morihara Kimitoshi. Le Japon, et en particulier le Parti libéral-démocrate de Shinzo Abe, n’a jamais rejeté les demandes américaines. Notre histoire politique est jalonnée d’exemples en ce sens. Mais jusqu’à présent, les Etats-Unis comprenaient les limites imposées par notre Constitution et ne nous ont jamais vraiment demandé d’aller plus loin. Si l’on envisage le cas de la mer de Chine, on se rend compte à quel point toute évolution de la constitution serait risquée. Si un accident intervient dans cette zone, les Etats-Unis enverront des navires et nous demanderons de déployer des troupes en accord avec notre nouvelle Constitution.
En juillet se tiendront les sénatoriales. Comment évoluent les discussions avec le Parti démocrate du Japon (PDJ) ?
Morihara Kimitoshi. Il faut tout d’abord comprendre que la situation dangereuse dans laquelle se trouve le pays à l’heure actuelle : redémarrage des centrales nucléaires, loi de guerre, Traité transpacifique, Abenomics… Dans ce contexte, nous tentons de créer un cadre de discussions avec les démocrates et quatre autres partis pour répondre à la colère populaire et gagner la majorité des deux tiers à la Chambre haute afin de bloquer les projets de Shinzo Abe. C’est d’une importance capitale car, pour l’heure, le vote de la loi s’apparente à une simple formalité pour Abe. Les négociations sont toutefois compliquées car la partie la plus conservatrice des démocrates n’est pas très enthousiaste à l’idée d’une coalition avec les communistes et craint de perdre une partie de son électorat.
Dès lors, sur quelles bases discutez-vous avec le PDJ ?
Morihara Kimitoshi. Si les discussions sont sérieuses et que nous nous sommes entendus avec quatre autre partis au niveau national pour une coopération, de nombreux sujets posent problème. Nous tombons d’accord sur la loi de guerre, le Traité transpacifique et les Abenomics et c’est le plus urgent. En revanche, en ce qui concerne le nucléaire, le Parti démocrate dépend beaucoup du Rengo, la confédération des syndicats ouvriers japonais, qui est la confédération majoritaire dans les compagnies d’électricité. Cela signifie que tous deux soutiennent le redémarrage des centrales nucléaires contrairement aux communistes. Nous sommes déjà parvenus à nous entendre sur le fait que le Japon ne se mette pas de nouveau en situation de dépendance vis-à-vis du nucléaire. Nous avons trouvé un candidat commun dans la préfecture de Miyagi et espérons que cela donne une impulsion dans les autres circonscriptions.
Quel bilan tirez-vous des « Abenomics » qui, par la création monétaire, l’investissement public, les privatisations et la libéralisation du marché du travail, devaient permettre le retour de la croissance ?
Makoto Katsumata. C’est un échec cuisant. Dès leur lancement fortement médiatisé en décembre 2012, les « Abenomics » ont été mal conçu. Il aurait fallu répondre aux questions auxquelles est confrontée tous les jours la société japonaise: précarisation, emploi sous-payé, perte de pouvoir d’achat, incertitude concernant l’avenir des centrales nucléaires... En esquivant ces difficultés, le gouvernement de Shinzo Abe voulait accomplir toute autre chose qui pourrait paraitre anachronique au 21e siècle en un laps de temps extrêmement court : hisser le Japon au rang de grande nation,........