Tandis que Nicolas Sarkozy indexe sa compassion sur les sorties du Front national, les migrants, victimes des conflits sanglants comme de la guerre économique, sont ici des hôtes pour lesquels les centaines de milliers de participants réclament des droits d’une tout autre ampleur que les gestes chiches de la Commission de Bruxelles, qui cherche à colmater les brèches de l’Europe forteresse. L’évasion est au programme, loin des menottes de l’austérité et de la soumission aux marchés financiers. Des syndicalistes français y rencontrent des écrivains, des responsables de Syriza succèdent à des députés turcs d’HDP, l’écologiste indienne Vandana Shiva croise le flamboyant Yanis Varoufakis ou Manu Chao, des dessins d’humoristes voisinent des banderoles revendicatives, des notes de jazz meurent ou naissent des rythmes rock.

Le partage, le courage, le plaisir, la tendresse; la culture, la gastronomie et l’échange à tous les étages. Croyez-vous que les grands médias – publics tout autant que privés – donneront à découvrir cela de la Fête de l’Humanité ? Osez parier! Je crains, après avoir parcouru une première revue de presse, que vous n’ayez rien à perdre. L’indépendance est une vertu rare et elle se paie cher.

La Fête de l’Humanité est la plus belle incarnation de ce qu’est notre journal, des mots qui marchent et qui sourient, en quelque sorte. Alors, si vous lisez pour la première fois ce journal, continuez votre chemin avec lui. Il n’est pas du genre à vous laisser tomber. Il choisit viscéralement l’humanisation du monde.