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On veut pointer comme tout le monde, on veut un truc"réglo"

Publié le 02/10/2015 à 12:41 par andrenicolas Tags : image monde chez femme travail cadre news
On veut pointer comme tout le monde, on veut un truc"réglo"
«On veut pointer comme tout le monde, on veut un truc"réglo"»
Fanny Doumayrou
Jeudi, 1 Octobre, 2015
Humanite.fr
 
Cinq salariés sans-papiers de la pizzeria « La Mamma » dans le VIème arrondissement de Paris se sont mis en grève ce jeudi midi. Ils réclament des papiers, et le paiement de toutes leurs heures de travail.
« On s’est occupés de Papa il y a quelques années, on va s’occuper de Mamma ! », plaisante Rémi Picaud, militant de la CGT-commerce de Paris. Allusion à la longue grève des travailleurs sans-papiers de l’enseigne Chez Papa, au printemps 2008, qui avait débouché sur des dizaines de régularisations. Ce midi, c’est donc à la pizzeria La Mamma, rue de Vavin dans le VIème arrondissement de Paris, que le bras de fer a commencé, pour une durée indéterminée. Avec le soutien de la CGT, les cinq employés du restaurant, originaires de Tunisie et d’Algérie, et tous en situation irrégulière, ont cessé le travail. Ils réclament de la patronne qu’elle déclare et paie toutes leurs heures de travail, et qu’elle entreprenne les démarches pour qu’ils obtiennent des titres de séjour, dans le cadre d’une régularisation « par le travail ».
 
A l’heure où les premiers clients auraient dû s’attabler, ce sont une quarantaine de sans-papiers d’origine africaine, en mouvement dans les Yvelines et venus en renfort pour l’action, qui se sont installés aux tables du restaurant, déployant dans le calme drapeaux et banderoles CGT. En tenue de travail, noire pour la salle, blanche pour les cuisines, les cinq grévistes expliquent leur situation. « On veut être régularisés, on veut des horaires normaux, on veut pointer comme tout le monde. Un truc réglo, quoi », lance Hassen, 26 ans. C’est lui qui sur conseil d’un ami, a contacté la CGT au mois d’août, pour dénoncer les pratiques de leur patronne, qui depuis des années fait tourner sa boutique uniquement avec des sans-papiers.
Derrière son comptoir, cette femme mûre, d’origine iranienne, n’en démordra pas : elle a été trompée par des faux papiers, elle ignorait leur situation, et elle a toujours déclaré toutes les heures de travail effectuées. Elle va chercher les contrats de travail. « Je suis tout à fait dans les règles, affirme-t-elle. Tout correspond, sinon pourquoi ils auraient signé les contrats ? De toute façon on est toujours perdant, et les salariés sont toujours gagnants ».
 
De leur côté, les grévistes sont formels : la patronne connaissait parfaitement leur situation et savait qu’ils présentaient de fausses cartes de séjour, c’est même parfois elle qui les demandait, « pour se couvrir si l’inspection du travail passait », précise Marilyne Poulain, de l’union départementale CGT. Dans le restaurant ouvert 7 jours sur 7, les serveurs ou cuisiniers travaillent entre 50 et 60 heures par semaine avec un seul jour de repos, et sont payés selon un forfait à la journée, qui va de 20 euros pour Kamal le dernier arrivé, à 80 euros pour Saïd, qui est là depuis dix ans.
Une partie est déclarée et payée en chèque, une autre est versée en espèces, au noir. Aymen, 29 ans, est arrivé en 2011 de Tunisie pour rejoindre son frère Hassen dans la pizzeria. « La patronne fait toujours pareil, raconte-t-il. Au début elle payait 20 euros la journée, tout au black. Au bout d’un an et demi, c’était 50 euros. En septembre 2013, elle m’a fait un CDI et me versait 107 euros par mois, le reste au black. Maintenant elle me déclare 422 euros, et le reste au black ». Sur le mois, les salariés gagnent environ 1200 -1300 euros net, mais pour plus de 200 heures de travail, soit beaucoup moins que le smic horaire.
Et sans aucun congé payé. « On n’a pas de vacances. Cet été elle a fermé deux semaines pour travaux, mais on n’a pas été payé, dénonce Hassen. Elle profite trop ». D’après les grévistes, le restaurant dégage 1.500 euros de chiffre d’affaire moyen par jour. La patronne possède également une sandwicherie près d’Opéra, pour laquelle ils préparent des plats cuisinés. 
« On n’est pas là pour plomber une entreprise, on est là pour qu’un employeur respecte la loi, lance Rémi Picaud à la cantonnade. J’espère que la patronne va être raisonnable et comprendre qu’elle a intérêt à négocier le plus vite possible. On restera là tant qu’elle sera buttée sur sa position. Cet après-midi je vais préparer une ébauche de protocole de fin de conflit, on ne se sait jamais ! » En attendant, l’occupation s’organise. La CGT a déjà fabriqué la caisse de grève, les sans-papiers des Yvelines se proposent pour occuper la pizzeria aux côtés des grévistes, le temps qu’il faudra. « On a bien discuté avant de commencer, on est prêts », affirme Aymen.