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« Le plaisir de jouer est comme une drogue »

Publié le 24/01/2016 à 19:46 par andrenicolas Tags : image moi monde bonne chez amis photo heureux argent jeux news pouvoir
« Le plaisir de jouer est comme une drogue »
« Le plaisir de jouer est comme une drogue »
Propos recueillis par Alexandre Fache
Jeudi, 21 Janvier, 2016
L'Humanité

Avant d’avoir le déclic de s’en sortir, Il arrivait à Antoine Schild d’« aller trois fois par jour au tabac, en dépensant à chaque fois 50 euros en jeux ».
Photo : Jérôme Lallier

Gratter, gratter et encore gratter… Antoine était mineur lorsqu’il est tombé dans l’addiction aux jeux. Cet étudiant havrais nous raconte sa descente aux enfers et l’absence de réelle prévention.

La semaine dernière, la Française des jeux dressait son bilan pour 2015. Résultat : un chiffre d’affaires record de 13,7 milliards d’euros et une hausse de ses ventes de 5,4 % (lire encadré). Une bonne nouvelle pour l’État, actionnaire à 72 %, mais pas toujours pour les joueurs, dont certains sont touchés par un phénomène d’addiction difficile à contenir. Jeune étudiant havrais de 18 ans, Antoine Schild est de ceux-là. Il nous raconte sa descente dans l’enfer des jeux, et l’inefficacité des dispositifs de prévention.

« Tout mon argent de poche y passait »

« Tout a débuté vers l’âge de 15 ans, quand j’ai ­commencé à fumer. Pour pouvoir m’acheter plus de cigarettes, j’ai tenté ma chance à des jeux de grattage et, en quelques semaines, j’étais accro. Je jouais toujours au même endroit, sans jamais être contrôlé. Je me suis aussi lancé dans les paris sportifs. On faisait des compétitions au lycée, pour voir qui gagnerait le plus. J’avais 150 euros d’argent de poche par mois, et tout passait dans le jeu. Y compris les petits billets de la famille, pour Noël ou l’anniversaire. C’était plus fort que moi. Il m’arrivait d’aller trois fois par jour au tabac, en dépensant à chaque fois 50 euros en jeux. Et plus le temps passait, plus il fallait que je joue. C’était comme une drogue. »

« On espère toujours se refaire »

« Au bout d’un an, mes parents ont fini par s’apercevoir que j’avais un souci. Après mes propres objets, j’avais revendu des choses à eux, des bijoux, sur Le Bon Coin, pour pouvoir jouer. C’était très facile. Le truc, c’est que j’étais super heureux quand j’avais l’argent, heureux de gratter, mais après, quand tout avait disparu, c’était la déprime. Or, à chaque fois, tout disparaissait. En gros, quand on joue 150 euros, on peut récolter en moyenne 75-80 euros. Et, évidemment, on les rejoue. On espère toujours “se refaire”. Mes amis me voyaient gratter, gratter, gratter, et un jour, au lycée, ils m’ont pris mon sac et ont étalé sur une table tous mes tickets, pour que je prenne conscience du problème. Mes parents m’ont envoyé chez une psy. Mais ça n’a pas fonctionné. »

« L’interdiction aux mineurs, qui la connaît ? »

« Ce qui me met un peu en colère, c’est que les buralistes ne m’ont jamais mis en garde. Mes parents sont allés voir, en pleurs, les gérants du tabac où j’allais le plus souvent. Mais ils n’ont rien fait. Et puis, la tentation était partout. Il y avait le tabac de ma petite ville, près du Havre. Mais aussi celui qui était à 10 mètres de mon lycée. Là-bas, les seules fois où on a refusé que j’achète, ce n’était pas parce que j’étais mineur. On me disait : “Y a des contrôles (de la Française des jeux – NDLR), on ne veut pas se prendre une amende, tu repasseras un peu plus tard.” Aujourd’hui, personne ne connaît vraiment la loi de 2007, qui interdit de vendre aux mineurs des jeux d’argent. »

« Des appels au secours sans réponse »

« La prise de conscience est venue très récemment, avec mes 18 ans. Le déclic, c’est quand j’ai revendu sur un coup de tête l’ordinateur portable que j’avais acheté pour mes études à l’université. En quelques heures, j’ai dépensé les 600 euros que j’avais récupérés en jeux à gratter. C’était un coup de folie. Cela faisait plusieurs mois que j’essayais de contacter la Française des jeux, en vain. C’était des appels au secours. J’ai aussi composé plusieurs fois le numéro officiel de l’État, Joueurs info service : c’était à se demander qui était le plus déprimé entre moi et la personne au bout du fil ! On m’engueulait, c’était totalement inefficace.

Par miracle, il y a un mois et demi, je suis entré en contact avec Raymond Bovero, le responsable du programme “Jeu responsable” (créé en 2005 – NDLR) à la Française des jeux. Il m’a expliqué qu’il recevait tous les jours des appels de joueurs compulsifs, comme moi. Il était très à l’écoute. Et a même lancé des contrôles sur les tabacs dans lesquels j’avais joué. »

« Comme s’attaquer à une montagne »

« Aujourd’hui, je veux quand même porter plainte. Pas pour gagner de l’argent mais pour alerter sur l’insuffisance de la prévention. Heureusement, mes parents et mes amis m’ont bien entouré. Mais tout le monde n’a pas forcément cette chance. Au total, j’ai dû dépenser entre 10 000 et 15 000 euros. Sans compter les sommes que je gagnais et rejouais aussitôt. Et quand on a besoin d’argent pour jouer, on est capable de tout. Je sais que le combat ne va pas être simple, c’est comme s’attaquer à une montagne. Je suis déjà allé dans plusieurs gendarmeries et aucune n’a accepté de prendre ma plainte. J’ai envoyé trois mails à l’Arjel, l’instance de contrôle du jeu en ligne. Pas de retour. J’ai écrit au procureur de la République, qui vient de me répondre : il refuse aussi de prendre ma plainte ! Quand j’ai lu sa lettre, j’en ai pleuré, j’étais écœuré. Il dit que ce que je dénonce n’est pas puni par la loi et que si je veux poursuivre quand même, il faut que je prenne un avocat… Pourtant, elle existe bien cette loi qui interdit de vendre des jeux d’argent aux mineurs ! »