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La fausse innocence du Douanier Rousseau

Publié le 01/05/2016 à 07:40 par andrenicolas Tags : image vie moi monde photo belle sourire art bleu peinture jardin cheval news exposition
La fausse innocence du Douanier Rousseau
La fausse innocence du Douanier Rousseau
Maurice Ulrich
Mardi, 26 Avril, 2016
L'Humanité
Henri rousseau, dit le douanier rousseau, joyeux farceurs (1906).
Photo : Philadelphia museum of art

Incompris et parfois raillé par ses contemporains, reconnu par les plus grands, dont Pablo Picasso, son œuvre a rompu les amarres avec l’histoire de la peinture et reste une île à nulle autre pareille. Le musée d’Orsay lui rend hommage avec « l’Innocence archaïque ».

Il ne faut pas imaginer le Douanier Rousseau aux frontières de terres inconnues. Né en 1844 à Laval, dans la Mayenne, il n’a plus quitté Paris à partir de 1871, année où il est embauché à l’Octroi de la ­capitale. C’est cet emploi qui consiste à percevoir les droits d’entrée des marchandises qui lui vaudra ce surnom de Douanier que lui attribuera Alfred Jarry, inventeur de la pataphysique et père d’Ubu roi. Avant cela, la seule expérience exotique de sa vie sera un séjour d’un mois en prison où certains de ses codétenus racontent leurs souvenirs de la guerre du Mexique à laquelle ils ont réellement participé. C’est au Jardin des Plantes ou dans des albums d’images qu’il ira chercher les forêts vierges, les lions ou les singes que l’on retrouvera dans ses tableaux comme le Rêve, la Charmeuse de serpents, Cheval attaqué par un jaguar. Ils feront dire à Guillaume Apollinaire, « Rousseau est sans aucun doute le plus étrange, le plus audacieux et le plus charmant des peintres de l’exotisme ». Et pour cause puisque nous sommes dans les forêts de l’imaginaire et aux frontières sans doute de celles du réel. On peut donc s’étonner un peu de ce que la grande et belle exposition qui lui est consacrée au musée d’Orsay, dix ans après une importante rétrospective au Grand Palais, ait été intitulée « l’Innocence archaïque » (1).

Ses tableaux, directs et frontaux, saisissent des atmosphères

Dans ces jungles qui pourraient passer pour des paradis perdus, c’est une Ève à la peau sombre et aux yeux lucifériens qui se joue des serpents, deux singes nous adressent un sourire ironique et Rousseau a appelé son tableau Joyeux Farceurs. « Il n’abandonnait rien au hasard et rien surtout de l’essentiel », avait pu dire Apollinaire, encore. L’innocence, c’est encore ce qu’avaient pu croire certains des convives du banquet organisé par Picasso en son honneur, en 1908 au Bateau-lavoir, qui avaient pensé d’abord qu’il s’agissait d’une farce un peu cruelle. Mais c’est là que le Douanier précisément aurait dit ceci à Picasso : « Nous sommes les deux plus grands peintres de l’époque, toi dans le genre égyptien, moi dans le genre moderne. » Bien malin qui prétendrait tout comprendre de ce qu’il avait dit là. Mais ce que l’on peut toutefois remarquer, c’est bien que Picasso, inventant le cubisme et venant de peindre les Demoiselles d’Avignon, est allé chercher les sources plastiques de sa rupture dans la sculpture ibérique, africaine et dans les vitrines des départements d’antiquités du Louvre. Picasso remonte le temps, bien avant la Renaissance, Rome ou la Grèce, pour créer le nouveau d’une peinture de signes. Rousseau fait autre chose, bien sûr. Il saisit dans le monde réel, celui qui l’entoure, les formes d’une ­modernité naissante dans ses différents tableaux représentant Paris, ses monuments, des panneaux de signalisation, des dirigeables, un avion, un bateau dans la tempête. Mais sa force, qui fait aussi son étrangeté, c’est de les figurer sans les ­artifices d’une peinture savante, habile à saisir les atmosphères, l’échelonnement des plans ou la perspective. La peinture de Rousseau est directe, frontale, sans phrases. De ce point de vue, avant même le ­chef-d’œuvre qu’est la Guerre en 1894, et les jungles de sa dernière période, sa ­peinture peut être dite réaliste, mais elle est déjà allégorique. Kandinsky parlera à son propos de la racine du réalisme, du nouveau ­réalisme. La guerre, à elle seule, est comme un manifeste d’une peinture ayant rompu les amarres avec ce qui s’est fait auparavant.

Sans postérité, il n’a inauguré aucun mouvement

En cette fin du XIXe siècle, on n’a jamais rien vu de pareil à ce grand cheval noir ­ chevauché par une fillette au-dessus d’un sol jonché de morts et vallonné comme le sera celui de Verdun. Les formes comme découpées au ciseau, les couleurs franches, bleu, orange, tout dans ce grand tableau est nouveau, quand bien même on pourra évoquer Paolo Uccello, ce qui n’est pas faux. Les plus grands le reconnaîtront. Picasso gardera toute sa vie plusieurs de ses toiles acquises au tout début du siècle. L’exposition d’Orsay retrace avec un ­ensemble exceptionnel ce parcours unique en ayant la pertinence de mettre en ­parallèle des œuvres qui paraissent proches (Carlo Carrà, certains Vallotton) ou qui le citent clairement (Léger, Picasso).

Rousseau n’a laissé toutefois aucune postérité, n’a inauguré aucun mouvement quand bien même les peintres du Blaue Reiter l’évoqueront. Il est une île dans l’histoire de la peinture.

(1) Musée d’Orsay, 1, rue de la Légion- d’Honneur, 75007 Paris. Jusqu’au 19 juillet.

 



Commentaires (1)

marssfarm le 01/05/2016
Rousseau réalisa ce que Picasso aurait voulu faire sans oser, sans le pouvoir puisque cela avait déjà été fait, sans le pouvoir parce qu'il maîtrisait (à la différence de son aîné) le dessin à la perfection.
http://marssfarm.centerblog.net


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