Thèmes

bonne bretagne image monde roman chez france mer photo mode cadre animaux automne news voiture oiseaux nuit

Rubriques

>> Toutes les rubriques <<
· André (966)
· L'humanité (853)
· Peintures (489)
· Culture (564)
· Décès (207)
· Absurdité (184)
· Jean Luc Melenchon (416)
· Le parti communiste (436)
· CGT (426)
· Actions Militantes (279)

Rechercher
Derniers commentaires Articles les plus lus

· la une de l'humanité
· P.Martinez : M. le premier ministre, votre texte est illégal
· la une du canard enchainé du 22 août 2012
· L’éveil d’une conscience noire samplée dans les années 1980
· Objet : Sondage / Urgent.

· Europe sociale: faut-il y croire ?
· ORIGINE DE LA BURQA .......A FAIRE CONNAITRE !!!!
· Non à tout hommage officiel au général Bigeard
· La Banque centrale européenne bloquée par les Indignés
· Liste des manifestations 11 septembre 2021
· Quand Laurence Parisot nous joue « Martine à la ferme »
· La maire d’Aix-en-Provence renvoyée en correctionnelle
· Québec : Tous nus dans la rue! contre les frais de scolarité
· Dans 1précédente affaire à Drancy, volonté claire d’humilier
· Nous, femmes politiques françaises,

Voir plus 

Abonnement au blog
Recevez les actualités de mon blog gratuitement :

Je comprends qu’en m’abonnant, je choisis explicitement de recevoir la newsletter du blog "andrenicolas" et que je peux facilement et à tout moment me désinscrire.


Statistiques

Date de création : 31.03.2011
Dernière mise à jour : 08.10.2025
37115 articles


Peut-on vider la mer de ses poissons pour l’aquaculture ?

Publié le 17/02/2017 à 18:01 par andrenicolas Tags : bretagne image monde roman chez france mer photo mode cadre animaux automne news voiture oiseaux
Peut-on vider la mer de ses poissons pour l’aquaculture ?
Peut-on vider la mer de ses poissons pour développer l’aquaculture ?
Gérard Le Puill
Vendredi, 17 Février, 2017
Humanite.fr

afp

Selon  une étude présentée cette semaine par l’ONG BLOOM,  57% de la production mondiale de farine de poisson sert à nourrir les poissons d’élevage   tandis que 22% va  aux cochons et 14% aux volailles. En France, les déchets  d’abattoirs  sont brûlés  dans les cimenteries  depuis une quinzaine d’années.  Nos décideurs politiques  ont peur de voir les poules attraper  la maladie de la vache folle, depuis que les bêtes à cornes ont été malades en Europe suite à la politique irresponsable de  l’industrie britannique  de la production de farines animales sous Margareth Thatcher.

Alors que le débat sur les enjeux  de l’élection présidentielle n’arrive pas à surmonter le niveau des bouches d’égout tant il nous envoie  les effluves des  affaires d’emplois présumés fictifs occupés par des proches de François Fillon et de la famille Le Pen, une  information publiée cette semaine par l’ONG BLOOM  n’a pas connu les mêmes relais médiatiques. Elle  donne pourtant à réfléchir  sur les conséquences de la « politique de l’offre » que défendent  les partisans de la mondialisation libérale  dans le cadre de cette campagne électorale.

Selon BLOOM,  « depuis 1950, 25% des captures de poissons ont été réduits en farine et en huile ; 90% des captures réduites en farine sont des poissons parfaitement comestibles ; en Europe, la pêche minotière  représente 12% des captures depuis 1950. Elles sont principalement réalisées par le Danemark ».  BLOOM donne enfin cette information qui laisse supposer que la situation va devenir de plus en plus catastrophique dans le monde. « D’après les chiffres disponibles, on estime qu’environ 57% de la production mondiale de farine de poisson  approvisionne le secteur de l’aquaculture (pour l’élevage de poissons), 22% le secteur porcin et 14% le secteur avicole. Le reste entre dans l’alimentation  d’animaux  domestiques ou d’élevage de fourrure», notamment de visons.

Ces chiffres posent beaucoup de questions  auxquelles il conviendrait de donner une réponse  planétaire. Mais cela engage aussi chaque pays, dont le notre, dès lors qu’il répond à la demande  de poisson en produisant et en important des farines de poissons marins pour nourrir des  poissons  d’aquaculture en eau de mer comme en eau douce.

« Dans leur insatiable  quête de ressources à capturer, les navires-usines  gigantesques ont étendu leurs activités  aux eaux lointaines   des pays en développement , où ils sont entrés en concurrence directe avec les pêcheries vivrières  locales en capturant ces petits poissons  dits « de fourrage », ce qui constitue une grave menace pour la sécurité alimentaire» ,écrit BLOOM.

Le monde consomme aujourd’hui  plus  de poissons de mer  que ne permet le renouvellement  de la ressource planétaire.  Une partie croissante de ces prises  sert à faire de la farine pour élever des poissons nobles  comme le saumon et la daurade dans des cages. Mais une autre partie, de l’ordre de 36%, est utilisée pour nourrir des cochons, des poulets  et d‘autres volailles dans nos élevages industriels . Ces farines de poissons sont ajoutées  aux céréales  et aux tourteaux de colza et de soja qui entrent dans les aliments composés  pour le bétail.

Cette aberration   nous oblige à revenir  sur ce qui a conduit la France à interdire « les farines animales » dans l’alimentation des porcs et des volailles en 2001. Cette décision fut prise pour « rassurer  le consommateur », une quinzaine d’années après le début de la maladie de la « vache folle » en Grande  Bretagne .Certains animaux de ferme consommaient  un petit pourcentage de « farines de viande » riches en protéines  depuis près   d’un siècle. Mais  sous les gouvernements dirigés par Margareth Thatcher - dont François Fillon copie les idées aujourd’hui-, la législation sanitaire devint laxiste afin d’augmenter les profits  des firmes. Dans la production de farines de viande issues des déchets d’abattoirs  et des animaux morts, on décida de baisser   la température de cuisson de ces farines afin d’en réduire le prix de revient. Du coup, ces farines ne présentèrent plus la même garantie de sécurité sanitaire qu’avant et l’on s’aperçut beaucoup plus tard que la protéine  « prion » vint  s’accumuler dans le système nerveux central des ruminants herbivores que sont les vaches après avoir été nourries de ces farines. Malgré  cette chute de température de cuisson , on n’a jamais constaté  cette  maladie chez des animaux omnivores  que sont les cochons  et les  volailles.

 En France, les humains mangent ce qui n’est plus servi aux poules et aux cochons !

 En automne 2001, Jacques Chirac fit une déclaration  publique  demandant au gouvernement  de Lionel Jospin  d’interdire sans délais, toute consommation de farines animales dans les élevages français de porcs et de volailles, l’interdiction étant  déjà en place pour les ruminants. A quelques mois  de l’élection présidentielle de 2002, on rivalisait en haut lieu pour rassurer le consommateur paniqué par ce qu’il lisait dans la presse. Il convenait, nous disait-on, d’éviter que des paysans élevant des porcs, des volailles et des bovins soient tentés de servir ces farines  aux herbivores. On voulait parvenir au risque zéro.

 Depuis  plus quinze ans, rien na bougé dans ce domaine. Les  Français continuent de manger  de la viande bovine. Cette viande est saine contrôlée. Dans les abattoirs, les chutes de viande  et les os continuent  d’être transformés en farines animales  broyées et séchées comme avant. Mais depuis quinze ans, elles n’entrent plus dans l’alimentation des porcs et des volailles.  Elles sont ensuite  utilisées comme combustibles  dans les cimenteries. Mais pas un gramme n’entre dans l’alimentation   des porcs et des volailles alors que l’on savait, avant comme après la maladie de la vache folle , produire ces farines d’os et  de viande de manière sécurisée. Plus cocasse encore , pour limiter les pertes sur la valorisation des carcasses d’animaux de boucherie , on inventé des systèmes de raclage et  d’aspiration avant de faire entrer  dans la chaîne alimentaire pour es humains tous les petits bouts de barbaque, de graisse et de tendons qui sont encore récupérable. Du coup nous mangeons dans nos sauces bolognaises ce que l’on n’ose plus servir aux poulets et aux cochons. Pour eux on pêche de plus en plus de sardines, d’anchois et de sprats, faute d’utiliser les farines issues des déchets d’abattoirs .

Certes, parce qu’ils sont  des herbivores ruminants, mieux vaut ne pas servir des farines animales  aux bovins, aux moutons et aux chèvres.  Mais les cochons mangent la même chose que nous et les oiseaux se régalent des insectes et des mollusques. Quand une voiture écrase un lapin ou un hérisson sur une route de campagne, les corbeaux arrivent vite et commencent par manger les entrailles.

Les protéines animales  sont un aliment naturel  pour les porcs et les volailles. L’économie circulaire consiste à recycler ce qui est recyclable et nous devons développer l’économie circulaire pour freiner le réchauffement  climatique. Mais, depuis quinze ans, pas un chef de gouvernement, pas un ministre de l’Agriculture  et peut-être même pas un député ou un sénateur n’a osé aborder la question d’une réintroduction  de farines animales dans les aliments  des porcs et des volailles alors que nous savons les produire dans des conditions totalement sécurisées.

Il est vrai qu’une partie de  la presse avait  fait dans le spectaculaire pas très sérieux  sur la crise de la vache folle entre le début des années 1990 et le début de la décennie suivante. Est-ce une raison pour maintenir le statu quo ? Préfère-t-on vider la mer de ses poissons  avant  de rouvrir ce dossier en France ? le moment est sans doute venu de poser la question aux candidats à l’Elysée, à Matignon et à la députation.