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salutations s'il fallait parler de toutes les horreurs actuelles, cela ferait un sacré bouquin cordialement
Par pat, le 10.11.2025

et pour les chrétiens massacrés en terre musulmane; on fait quoi ???? http://arbraca mes.centerblog .net
Par pat, le 09.05.2025

entierement d'accord ..... http://arbraca mes.centerblog .net
Par pat, le 09.05.2025

encore un fameux rigolo ............. la france est perdue ce n'est plus qu'une question de temps .... http://
Par pat, le 09.05.2025

salutations... ......... plu s jamais ça !!!!!!!!!!!!!! ! nous voyons ???? http://arbraca mes.centerblog .net
Par pat, le 09.05.2025

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Date de création : 31.03.2011
Dernière mise à jour : 03.11.2025
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Cinéma. Festival de Locarno, entre fragments et fractures

Publié le 19/08/2017 à 18:33 par andrenicolas Tags : image monde photo femme travail mort mode cadre soi film art sur voyage news maison roman
Cinéma. Festival de Locarno, entre fragments et fractures
Cinéma. Festival de Locarno, entre fragments et fractures
Genica Baczynski
Mercredi, 16 Août, 2017
L'Humanité

Le léopard d’or a récompensé Wang Bing et l’exigence de son film Mrs Fang. Prod
 

La 70e édition vient de s’achever. Cette année, une fois encore, la densité et la diversité de la sélection ont ébloui et peut-être, à certains égards, redéfini un avenir du 7e art.

Après plus d’une semaine passée à l’acmé du cinéma, le vertige se présente. On constate sans l’ombre d’un doute que le continent cinéma vacille. Il tremble de devoir s’inventer, encore. Le festival du film de Locarno a été le témoin particulier de cette recherche non d’un temps perdu, mais d’un cinéma enfoui sous un amas d’images toujours plus oppressantes. Ici, depuis soixante-dix ans, une magie opère, cette année, elle avait l’aspect d’une incantation. On s’est en quelque sorte éloigné des routes d’un cinéma politique pour s’aventurer sur les abîmes de la philosophie des salles obscures.

D’une façon certaine, le monde virtuel, l’écran tentaculaire et la dictature du téléfilm intime et du récit quotidien de soi obligent le cinéma et ses spectateurs à entamer une analyse afin de redéfinir le lien qui les unit. L’enthousiasme du public ne s’est pas démenti, il était bien présent, toujours enflammé devant les prestigieux invités – Adrien Brody, Nastassja Kinski ou encore l’actrice française Vanessa Paradis, qui ne camouflent pas leur plaisir d’être là –, mais surtout, ce public désire les films plus qu’il ne les croit. On le sent à chaque projection, son innocence a disparu. La confiance s’est brisée. Il est un naufragé en quête d’un espace où il pourra à nouveau rêver. Le destin du cinéma se joue là. L’illusion est déchirée. L’attente se fixe maintenant dans la fissure ainsi créée. Les films sélectionnés ont tenté pour la plupart de dévier d’un cinéma purement narratif. Ils déjouent en permanence, ils cherchent à perdre le visible, pour instaurer une vision. Les cinéastes n’ignorent rien de la corruption des yeux. Ils sont contraints à un nécessaire voyage vers l’inconnu. L’image évite le récit, ou l’inverse, et tracerait presque un cinéma de révélation.

Hommage rendu à Jean-Marie Straub, entré en dissidence

Le film du cinéaste chinois Wang Bing Mrs Fang illustre à la perfection cette exigence aujourd’hui vitale pour le cinéma. Wang Bing filme l’agonie d’une femme, Mrs Fang. Au premier plan du film, elle est debout à la porte de sa maison, son visage est rond, elle avance fébrile vers la caméra. Le regard est déjà perdu. On la retrouve debout devant un lit, égarée, elle est une ombre dans la pièce devant laquelle on passe. Le film débute si on peut dire réellement au troisième tableau, Mrs Fang est alors couchée, amaigrie, la bouche ouverte en permanence. On fixe ce visage crépusculaire, l’humidité des yeux déjà tournés vers un ailleurs, elle ne participe plus de l’action, les récits des vivants autour d’elle font résonner son silence. Elle n’a plus rien à dire. Elle meurt. Wang Bing filme l’agonisante. Il témoigne de cette mort au travail. Il est à son chevet. Il est un œil au sens où Vertov le pratiquait. Une caméra et un cinéaste omniprésents qui s’autosuppriment pour qu’une expérience sensible collective apparaisse. Le léopard d’or reçu parachève cette exigence. Mrs Fang matérialise le destin d’un certain cinéma. Il ne s’agit pas que de mort, mais de fantôme, d’un spectre qui hante le 7e art, le regard. Mrs Fang, léopard du meilleur réalisateur, ou encore le film chinois Dragonfly Eyes, de Xu Bing, rompent avec des conventions. Ils fracturent une croyance déjà à bout de souffle. Ils enterrent les caprices d’un réel fictionnel et refondent la possibilité de poétiser le monde. Milla, le film de Valérie Massadian, ne dément pas cette prophétie. Milla est à première vue une marginale, amoureuse, dont on ne sait pas grand-chose. Le film suit une errance qui n’en est pas une. Là où le personnage de Sans toit ni loi, d’Agnès Varda, s’imposait au centre des plans, et écrivait une biographie possible, Milla, elle, demeure au bord du cadre. Elle est à peine le sujet. La caméra de Valérie Massadian ne vérifie ni la mort de Léo, le compagnon de route, ni le destin de son héroïne. Elle nous ordonne de regarder ailleurs pour voir.

Au dernier jour du festival, l’hommage au cinéaste Jean-Marie Straub a confirmé cette intuition que désormais le cinéma, et en particulier le cinéma d’auteur, ne devait non pas entrer en résistance mais, pour reprendre un terme cher au cinéaste, en dissidence. Aujourd’hui, Jean-Marie Straub est un inconsolable, amputé de sa moitié Danièle Huillet, avec laquelle une œuvre sans précédent s’est écrite. Il aimait à citer pour parler d’eux la phrase de Brecht : « L’amour c’est de produire quelque chose avec les capacités de l’autre. » La beauté du cinéma de Straub et Huillet tient moins dans la radicalité des sujets, des prises de position politiques que dans cette capacité à faire aussi du spectateur un œil qui pense.