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et pour les chrétiens massacrés en terre musulmane; on fait quoi ???? http://arbraca mes.centerblog .net
Par pat, le 09.05.2025
entierement d'accord ..... http://arbraca mes.centerblog .net
Par pat, le 09.05.2025
encore un fameux rigolo ............. la france est perdue ce n'est plus qu'une question de temps .... http://
Par pat, le 09.05.2025
salutations... .........
plu s jamais ça !!!!!!!!!!!!!! ! nous voyons ???? http://arbraca mes.centerblog .net
Par pat, le 09.05.2025
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Par Gobi moussa , le 09.04.2025
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Date de création : 31.03.2011
Dernière mise à jour :
12.10.2025
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les grands discours de la République 27/34. 27 octobre 1966, Assemblée nationale. Le théâtre existe pour que les gens y retrouvent leur propre grandeur.
La liberté, Mesdames, Messieurs, n’a pas toujours les mains propres ; mais quand elle n’a pas les mains propres, avant de la passer par la fenêtre, il faut y regarder à deux fois. Il s’agit d’un théâtre subventionné, dites-vous. Là-dessus, je n’ai rien à dire. Mais, la lecture qui a été faite à la tribune est celle d’un fragment. Ce fragment n’est pas joué sur la scène, mais dans les coulisses. Il donne, dit-on, le sentiment qu’on est en face d’une pièce antifrançaise. Si nous étions vraiment en face d’une pièce antifrançaise, un problème assez sérieux se poserait. Or, quiconque a lu cette pièce sait très bien qu’elle n’est pas antifrançaise. Elle est anti-humaine. Elle est anti-tout. Genet n’est pas plus antifrançais que Goya anti-espagnol. (...) Par conséquent, le véritable problème qui se pose ici (...) c’est celui, comme vous l’avez appelé, de la « pourriture ». Mais, là encore, Mesdames, Messieurs, allons lentement ! Car, avec des citations, on peut tout faire : « Alors, ô ma beauté, dites à la vermine qui vous mangera de baisers… », c’est de la pourriture ! Une charogne, ce n’est pas un titre qui plaisait beaucoup au procureur général, sans parler de Madame Bovary.
Ce que vous appelez de la pourriture n’est pas un accident. C’est ce au nom de quoi on a toujours arrêté ceux qu’on arrêtait. Je ne prétends nullement – je n’ai d’ailleurs pas à le prétendre – que M. Genet soit Baudelaire. S’il était Baudelaire, on ne le saurait pas. La preuve, c’est qu’on ne savait pas que Baudelaire était un génie. Ce qui est certain, c’est que l’argument invoqué, « cela blesse ma sensibilité, on doit donc l’interdire », est un argument déraisonnable. L’argument raisonnable est le suivant : « Cette pièce blesse votre sensibilité. N’allez par acheter votre place au contrôle. On joue d’autres choses ailleurs. Il n’y a pas obligation. Nous ne sommes pas à la radio ou à la télévision. » Si nous commençons à admettre le critère dont vous avez parlé, nous devons écarter la moitié de la peinture gothique française, car le grand retable de Grünewald a été peint pour les pestiférés. Nous devons aussi écarter la totalité de l’œuvre de Goya, ce qui, sans doute, n’est pas rien. Et je reviens à Baudelaire, que j’évoquais à l’instant…
Le théâtre existe pour que les gens y retrouvent leur propre grandeur. Mais le Théâtre de France n’est pas un théâtre où l’on ne joue que les Paravents. (...) Il ne s’agit plus du tout de savoir si on donne de l’argent pour jouer les Paravents. Il s’agit de savoir si l’on doit ne jouer dans un théâtre de cette nature que des œuvres qui sont dans une certaine direction. Quand on parlait de théâtre subventionné, il y a un siècle, on parlait d’un théâtre d’exception. Or, aujourd’hui la subvention s’adresse à presque tous les théâtres. Je ne parle pas de théâtres privés parisiens. Je parle des centres dramatiques. Si nous admettons une censure particulière pour le théâtre privé parisien, que nous ne subventionnons pas, nous l’aurons pour le théâtre privé de province ; si nous admettons une censure pour les théâtres subventionnés parisiens, nous l’admettons pour tous les centres dramatiques, c’est-à-dire pour tout ce qui est le théâtre vivant en France.
C’est pourquoi on ne peut s’engager dans une telle voie qu’avec une extrême prudence et je ne supprimerai pas pour rien la liberté des théâtres subventionnés. J’insiste sur les mots « pour rien », car si nous interdisons les Paravents, ils seront rejoués demain, non pas trois fois mais cinq cents fois. Nous aurons à la rigueur prononcé un excellent discours et prouvé que nous étions capables de prendre une mesure d’interdiction, mais en fait, nous n’aurons rien interdit du tout. L’essentiel n’est pas de savoir ce que nous pourrons faire de trois francs de subvention, mais de savoir ce qu’on interdira ou non, de savoir quelle gloire sera donnée par l’interdiction à une pièce dont on veut minimiser la portée par une opération de gribouille. Je ne crois pas que ce soit urgent. En fait, nous n’autorisons pas les Paravents pour ce que vous leur reprochez et qui peut être légitime ; nous les autorisons malgré ce que vous leur reprochez, comme nous admirons Baudelaire pour la fin d’Une charogne et non pas pour la description du mort.
30 avril 1966. Un groupe de paras envahit le Théâtre de l’Odéon, jette des projectiles et agresse les comédiens. La cible de sa haine n’est autre qu’une pièce de Jean Genet, les Paraventsqui, quatre ans après la fin de la guerre d’Algérie, traite du sujet avec provocation. Il n’en fallait pas plus pour que défile dans ou devant le Théâtre de France ce que le pays compte de groupes d’extrême droite, de ces parachutistes d’Occident en passant par quelques élèves de Saint-Cyr. Les représentations, malgré différentes interruptions, vont toujours jusqu’au baisser de rideau et, in fine, jusqu’au terme de la programmation. Mais, l’offensive des nostalgiques de l’Algérie française ne s’arrête pas là. Elle gagne, en octobre de la même année, les bancs de l’Assemblée nationale. La droite demande, à l’occasion de l’examen du budget, que les subventions publiques du théâtre soient coupées. L’un des députés, Christian Bonnet, donne même lecture en séance du passage, à ses yeux, le plus emblématique du scandale que représenterait la pièce, celui où des légionnaires lâchent des pets au-dessus d’un officier mourant pour lui faire respirer « l’air du pays ».La censure exigée n’est pas du goût du ministre de la Culture d’alors, André Malraux. « Il ne s’agit plus du tout de savoir si on donne de l’argent pour jouerles Paravents. Il s’agit de savoir si l’on doit ne jouer dans un théâtre de cette nature que des œuvres qui sont dans une certaine direction », rétorque-t-il lors de cette même séance du 27 octobre, dans ce discours resté fameux. Une ode à la liberté d’expression et de création.