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Les militants, les légumes et le lopin de la discorde

Publié le 26/03/2018 à 13:04 par andrenicolas Tags : image vie bonne roman france photo femme mode création sur cadre jeune news bande
Les militants, les légumes et le lopin de la discorde
EuropaCity,. Les militants, les légumes et le lopin de la discorde
Alexandra Chaignon
Lundi, 19 Mars, 2018
L'Humanité

Hier, ils étaient une bonne cinquantaine à braver le froid pour retourner cette parcelle de terre et la préparer à de nouvelles plantations. Julien Jaulin/Hanslucas
 

Triangle de gonesse En réponse aux autorités qui les ont sommés d’aller cultiver leurs légumes ailleurs, les opposants au projet EuropaCity, dans le Val-d’Oise, se sont armés hier de serfouettes et de houes pour semer de l’orge.

C’est au bout d’un chemin émaillé de nids de poule, après avoir longé un chantier de démolition puis un vieux hangar désaffecté bordé de détritus que se trouve la parcelle du Triangle de Gonesse cultivée par les Sauveteurs de terre, ces militants opposés à l’urbanisation de la zone et plus particulièrement au mégacomplexe de commerces EuropaCity. Hier, ils étaient une bonne cinquantaine, équipés de serfouettes et de houes, à braver le froid pour retourner une bande de terre située le long de la RD 170. Objectif du jour : semer de l’orge. « Ce n’est pas le temps idéal, ça risque d’être collant, prévient d’emblée Emmanuelle Bouffée, la jardinière en cheffe du Collectif pour le triangle de Gonesse (CPTG). Mais à la guerre comme à la guerre, ou plutôt à la paix comme à la paix », rigole la militante, jardinière-paysagiste de métier et habituée des « cultures militantes », tout en dispensant ses conseils à des volontaires parfois un peu perdus.

L’opposition au projet ne cesse de croître

Cela fait bientôt un an que les opposants à l’urbanisation du triangle cultivent cette parcelle de 3 000 m2 prêtée par un agriculteur, lequel en avait gardé l’usufruit après avoir été expulsé. Le prochain grand rassemblement festif est prévu pour la fin mai, mais le 9 mars dernier, l’Établissement public foncier d’Île-de-France (Epfif), propriétaire du lopin de terre, a fait parvenir un courrier au collectif, le sommant de quitter la parcelle. « Dans le droit rural, quand un agriculteur cultive un champ, il n’a pas le droit d’être expulsé. C’est pour ça qu’on se dépêche de semer », rétorque Emmanuelle Bouffée, rappelant qu’il y a déjà du « seigle, semé à la fin de l’automne, qui pousse ». « Ce courrier est une réponse au jugement du tribunal administratif de Cergy-Pontoise qui a annulé la création de la ZAC devant permettre l’urbanisation du triangle de Gonesse », analyse Bernard Loup, le président du CPTG. D’où cet appel en urgence à venir semer ce dimanche. « L’enjeu, ce n’est pas juste cette parcelle, elle est symbolique, c’est l’ensemble du triangle », poursuit le militant environnemental, qui note que l’opposition au projet ne cesse de croître à mesure que « les nuages s’amoncellent au-dessus d’EuropaCity ».

Vanessa, habitante de Gonesse, a découvert ce mouvement il y a trois ans, un peu par hasard. « En allant travailler, j’ai vu les banderoles “Non à EuropaCity”. Comme beaucoup d’habitants de Gonesse encore aujourd’hui, je n’étais au courant de rien. J’ai voulu savoir de quoi il s’agissait », raconte la jeune femme qui, depuis, mène la bataille. « Je veux défendre notre cadre de vie et je pense que les arguments avancés par les promoteurs du projet en matière d’emplois sont surestimés. Sans compter qu’on est face à une urgence alimentaire et écologique en Île-de-France. »

Un sentiment partagé par Tania Souben, présidente de l’Amap Le Bio-Mesnil, militante de la première heure. « Au Blanc-Mesnil, notre Amap compte 56 familles. Notre problème, c’est qu’on a une liste d’attente d’au moins 20 familles. On n’a pas assez de producteurs pour fournir autant de paniers. Le projet alternatif de culture maraîchère sur le triangle pourrait permettre de répondre à la demande. » Son mari, Jean-Yves Souben, élu d’opposition au Blanc-Mesnil, dénonce pour sa part la « spéculation foncière » du projet.

La présence d’un piquet jaune surmonté d’un autocollant « Non à l’aéroport », planté au milieu du champ, rappelle que la victoire est possible. « Ici aussi, c’est une ZAD, au sens où on défend une zone, mais sans faire de copier-coller. On essaie de faire preuve d’imagination. » « Je pense que l’expérience Notre-Dame-des-Landes (NDDL) a été inspiratrice pour beaucoup d’entre nous », analyse pour sa part Emmanuelle Bouffé. « Je suis allée plusieurs fois à Nantes, pour manifester ma désapprobation au projet d’aéroport, c’est cohérent que je sois ici aussi », explique Rabha, habitante de Louvres et membre du conseil d‘administration du CPTG, par ailleurs militante de la France insoumise, qui a fait siens des propos de Bertolt Brecht : « Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. »

Pour l’heure, les autorités préfectorales ont deux mois pour faire appel de l’annulation de la ZAC, que le tribunal a motivée pour des insuffisances de l’étude d’impact, notamment sur la qualité de l’air.

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