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L'ennemi de classe, c'est l'aristocratie stato-financière

Publié le 26/01/2020 à 16:39 par andrenicolas Tags : sur bonne vie france moi société histoire annonce texte livre news mode roman
L'ennemi de classe, c'est l'aristocratie stato-financière
Emmanuel Todd : « L'ennemi de classe, c'est l'aristocratie stato-financière »
Vendredi, 24 Janvier, 2020

L’historien et démographe Emmanuel Todd opère un « retour partiel » au marxisme dans son ouvrage « Les Luttes de classes en France au XXIème Siècle », qui paraît le 23 janvier. Entretien.

 
Emmanuel Todd s’est fait connaître en 1976 avec « La Chute finale », qui annonçait l'effondrement prochain de l'URSS. En 2020, dans « Les Luttes de classes en France au XXIe siècle », il estime qu'il est temps de redevenir partiellement marxiste. Entretemps, il n'est pas devenu communiste – il se dit partisan d'un « capitalisme apprivoisé ». Mais sans remiser ses outils d'analyse habituels (l'étude des systèmes familiaux), il convoque le philosophe allemand pour éclairer la société française d'aujourd'hui. Et son verdict annonce un retour au premier plan de la lutte des classes, dans un contexte de baisse du niveau de vie pour (presque) tous. « Beaucoup plus que la chasse aux Arabes ou aux homosexuels, la lutte des classes est notre identité, écrit-il. Il est grand temps d'y retourner pour nous retrouver ». 
 
 
Pourquoi redevenir partiellement marxiste, comme vous l’écrivez dans votre nouvel ouvrage ?
 
J'ai passé une bonne partie de ma vie à essayer de trouver des explications historiques totalement déconnectées du marxisme et d'une interprétation économique de l'histoire. Pour expliquer le succès du communisme ici ou là, son échec ailleurs, par exemple, j’ai identifié les structures familiales paysannes comme facteur fondamental. Mais Marx a toujours été pour moi, même lorsque je m'efforçais de dire qu'il avait tout faux, le beau modèle et une immense figure paternelle : celle du chercheur qui est dans son truc, à l'extérieur de l'Université, et qui construit une œuvre synthétique, très ambitieuse, en dehors des institutions.
Depuis que la situation se tend en France (entre 1992, date de la ratification du traité de Maastricht, et 2018) j'ai pris l’habitude de relire les deux grands textes que Marx a consacrés à notre pays : « Les Luttes des classes en France » (paru en 1850) et « Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte » (1852). C'est un peu comme faire ses gammes. Pour ce nouveau livre, c’est sur « Le 18 Brumaire » que je me suis appuyé pour réfléchir de façon méthodique. On y trouve trois éléments fondamentaux. D'abord, Marx se pose cette question : comment un type aussi insignifiant que le futur Napoléon III a t-il pu devenir empereur ? Comme j'éprouve pour Macron un mépris d'une stabilité extraordinaire, je me suis dit que nous étions concernés. Ensuite, il développe le thème de l'autonomisation de l'État. C'est un concept qui s’illustre de nos jours et qui m'a permis de m'extraire, paradoxalement, du discours anticapitaliste, antinéolibéral de routine. Enfin, il y a sa vision de la paysannerie au moment du « 18 Brumaire » comme une masse dominante atomisée. 
Dans la France actuelle , une masse centrale atomisée d’un autre type occupe la moitié de l’espace social. Elle n'a pas conscience d'elle-même, ce qui explique le flottement du système politique français beaucoup mieux que la polarité entre cadres supérieurs macronistes et ouvriers lepénistes. Sans ces trois éléments tirés du « 18 Brumaire », je n'aurais pu penser ce livre, même s'il ne relève pas du tout du marxisme orthodoxe. Je n'ai pas renoncé par exemple à utiliser Durkheim ou la socio-psychologie d’Alain Ehrenberg, dont les concepts croisent quand même souvent la route de la « fausse conscience » du marxisme, cette représentation parfois délirante  que telle ou telle classe peut avoir d’elle-même. Le marxisme est associé par certains à la servitude, au soviétisme, mais pour moi Karl Marx, c'est la liberté de penser.