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Par Anonyme, le 19.11.2025
salutations s'il fallait parler de toutes les horreurs actuelles, cela ferait un sacré bouquin
cordialement
Par pat, le 10.11.2025
et pour les chrétiens massacrés en terre musulmane; on fait quoi ???? http://arbraca mes.centerblog .net
Par pat, le 09.05.2025
entierement d'accord ..... http://arbraca mes.centerblog .net
Par pat, le 09.05.2025
encore un fameux rigolo ............. la france est perdue ce n'est plus qu'une question de temps .... http://
Par pat, le 09.05.2025
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Date de création : 31.03.2011
Dernière mise à jour :
24.11.2025
37122 articles
Droit au logement. La justice doit se prononcer début février sur la légalité d’une expulsion pour laquelle la municipalité nie toute responsabilité.
La destruction, le 3 novembre dernier, du bidonville situé au Pont-Royal, à Lille est-elle légale ? Saisie par l’avocate d’une des familles expulsées, qui a introduit un référé pour « voie de fait », la justice se prononcera le 6 février prochain. En attendant, personne ne semble plus vouloir prendre ses responsabilités dans cette affaire. Alors que la préfecture avait expliqué à la presse locale, au lendemain de l’opération, que celle-ci avait eu lieu à la demande de la municipalité, dans le cadre d’une enquête pour flagrant délit d’occupation illégale, à l’audience mardi dernier, tout le monde s’est défilé. Les avocats de la ville et de la préfecture, cités par la Voix du Nord, ont chacun affirmé ne pas être à l’origine de la demande d’expulsion. Un discours pourtant difficile à tenir. « Le reportage de France 3 le jour de l’expulsion, et les photos parues dans la presse ne portent pourtant pas à la confusion, commente Dominique Plancke, membre du collectif Solidarité Rom de la métropole lilloise. On y voit des agents de la police nationale, des agents municipaux et des engins portant le logo de la ville. » À la mairie de Lille, on se refusait hier à commenter une affaire en cours devant les tribunaux.
Pour les Roms et leurs soutiens, l’illégalité de l’expulsion ne fait pas de doute. Il n’y a eu « aucun jugement, aucun commandement de quitter les lieux, aucune mise en demeure et aucun diagnostic social », rappelle Me Muriel Ruef. Cette absence de légalité a entraîné un regain de brutalité. « D’habitude, les gens reçoivent un commandement à quitter les lieux, ils peuvent se préparer. Cette fois, c’est arrivé d’un seul coup, au petit matin, avec la destruction des habitations, sans la moindre solution de relogement », explique Dominique Plancke. Le militant espère que la justice va « donner un coup d’arrêt à ce type d’action sans procédure ».
Les associations contestent aussi l’argument de la flagrance. En principe, depuis janvier 2017 et la loi égalité et citoyenneté, les habitants des bidonvilles bénéficient comme les autres de la trêve hivernale. Mais de nombreuses exceptions existent. Parmi celles-ci, la flagrance, qui consiste à constater une occupation illégale en flagrant délit, soit quarante-huit heures maximum après les faits. Dans ce cas, l’expulsion peut en effet se faire sans jugement. Mais à Pont-Royal, ce délai n’a pas été respecté, le bidonville étant installé depuis le 10 octobre, comme en attestent de nombreux mails envoyés à partir du 13 par Dominique Plancke, pour obtenir des soutiens aux familles. Intervenant volontaire dans l’affaire – une première pour l’organisation – Amnesty International souligne que l’enjeu de la procédure en cours est aussi de rappeler « que les bidonvilles ne sont pas des zones de non-droit ».
Après un incendie et une première évacuation la semaine dernière, la police a délogé hier les derniers habitants du campement parisien.
C’en est fini du bidonville de la petite ceinture, dans le nord de Paris. Ses derniers habitants ont été délogés hier à l’aube, comme ils en avaient été informés la veille. Attendue pour sept heures du matin, la police est, en fait, arrivée à six heures et a fait sortir tout le monde. « Quand les services de la mairie et les bus pour conduire les volontaires vers un hébergement en hôtel sont arrivés, il n’y avait plus personne », explique Marie Montolieu, présidente de la fédération de Paris du Mrap. Une version corroborée par toutes les associations mais contestée par la mairie de Paris et par la police, qui ont indiqué que les habitants du campement étaient déjà en train de quitter les lieux à leur arrivée et que les bus étaient repartis vides, faute de candidats. Cette évacuation fait suite à celle qui s’est déroulée en urgence, mercredi dernier, sur la plus grande partie du bidonville après un départ d’incendie. Le lieu était en sursis depuis l’ordre d’évacuation confirmé mi-février par la justice à la demande de la SNCF, propriétaire du terrain.
Où sont parties les 300 à 400 personnes qui habitaient sur la petite ceinture ? Comme après chaque évacuation de bidonville, les associations se démenaient, hier, pour retrouver les familles. « On essaie de reconstituer les listes mais, pour l’instant, nous n’avons pas tout le monde », explique Nathalie Jantet, bénévole au Secours catholique.
Mercredi, entre 70 et 80 personnes, toutes des familles avec enfants, se sont vu proposer des places d’hébergement en hôtel. Vendredi, une réunion avec la mairie du 18e arrondissement et un représentant de la mairie de Paris a permis d’en ajouter quelques-unes. « Mais l’hôtel n’est pas adapté pour les familles. Ils ne peuvent pas cuisiner et d’ailleurs comment voulez-vous qu’ils achètent à manger avec pas plus de cinq euros par jour ? » s’interroge Marie Montolieu. Beaucoup ont d’ailleurs décidé de rejoindre d’autres bidonvilles ou cherchent un lieu pour en reconstituer un.
L’incertitude règne désormais. La mairie s’est engagée à ce que les places d’hébergement soient pérennes mais, faute de garanties écrites, les associations restent méfiantes. Onze personnes ont déjà été mises à la porte de leur hôtel à Aulnay-sous-Bois, au prétexte qu’une famille avait été absente le week-end. « Avant, on avait au moins un SMS qui indiquait la durée du séjour à l’hôtel. Là, il est écrit “durée indéterminée” mais on ne sait pas ce que ça signifie clairement, explique Nathalie Jantet. On les met dans une situation de précarité mentale. »
Quelle ironie. Jeudi, au lendemain de la première évacuation, « on a appris qu’on avait obtenu neuf nouvelles affectations dans une école »,explique Aline Malard, coordinatrice des volontaires du projet Romcivic à l’association les Enfants du canal. Cette nouvelle aurait pu être une victoire après des mois de bataille pour obtenir la scolarisation des 14 enfants du bidonville qui le souhaitaient. Mais aujourd’hui, tout est à refaire. Les familles de ces enfants sont dispersées dans la nature, y compris les quatre enfants déjà scolarisés. Deux sont partis vers un autre bidonville, trop loin pour envisager de continuer la scolarité. Les deux autres, dont la famille a été logée en hôtel à Saint-Denis, sont les seuls à continuer l’école grâce à l’accompagnement quotidien des volontaires des Enfants du canal. Mais pour combien de temps ?
Communiqué de presse du Collectif National Droits de l’Homme Romeurope
Le Collectif National Droits de l’Homme Romeurope s’invite dans la campagne présidentielle avec 20 propositionspour une politique d’inclusion des habitants des bidonvilles et squats. Ce rapport inédit a pour objectif de donner des clés aux autorités publiques pour en finir avec ces formes de mal-logement insupportables que sont les bidonvilles et les squats.
Après 25 ans de politiques publiques au mieux mal coordonnées, au pire destructrices pour les personnes concernées, le CNDH Romeurope appelle l’Etat et les collectivités territoriales à unir leurs forces pour mettre en place une politique ambitieuse de résorption des bidonvilles respectueuse des droits des personnes.
Ce rapport s’appuie sur l’expertise de terrain et la connaissance des 41 membres qui composent le CNDH Romeurope. Toutes les propositions sont illustrées par des pratiques concrètes appliquées localement qui permettent de montrer que des solutions sont possibles. Des chiffres sur les conditions de vie déplorables imposées par l’inaction des pouvoirs publics sont dévoilés dans le rapport ainsi que des infographies inédites pour illustrer les propositions.
Ce jeudi 16 février, les candidats à la présidentielle ont reçu le rapport du CNDH Romeurope accompagné d’un courrier les invitant à prendre position publiquement sur le sujet de l’inclusion des personnes vivant en squat. Parce qu’il s’agit de la dignité de 15 à 20 000 femmes, hommes et enfants, les candidats doivent s’engager. Maintenant !
Le démantèlement du bidonville de Calais est loin d’être humainement irréprochable, comme le prétendent les représentants de l’État.
Les autorités sont « en capacité » d’achever l’évacuation de tous les migrants de Calais d’ici à « ce soir », se réjouissait, hier en début d’après-midi, la préfète du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio. « Il n’y a plus personne sur le camp. Tout le monde est à l’abri. » Les pelleteuses sont très vite entrées en action pour débarrasser la Lande de Calais des traces de vie accumulées par les milliers de réfugiés passés par là, dans l’espoir de rejoindre le Royaume-Uni.
4 404 réfugiés orientés vers un centre d’accueil et d’informationSelon les chiffres officiels, depuis lundi, date du début du démantèlement du bidonville de Calais, 4 404 réfugiés ont pris le chemin d’un centre d’accueil sur les 6 400 recensés par la préfecture mais 8 100 par les associations. 1 200 mineurs ont relayé les femmes et les enfants jusque-là hébergés dans les containers du centre d’accueil provisoire (CAP), installés à la lisière du camp. Selon la préfecture du Pas-de-Calais, au troisième jour du démantèlement, 1 000 réfugiés « restaient à évacuer ». Ils l’ont été dans la journée. 233 mineurs ont rejoint leurs familles en Angleterre. Hier matin, les premières files d’attente vers les sas de départ des bus et vers la zone de « tri des mineurs » se sont formées bien avant le levé du soleil, au rythme des incendies de cabanes répétés et volontaires. Le même phénomène avait été constaté en mars lors du démantèlement de la zone sud. Les feux se sont poursuivis jusqu’en début d’après-midi, poussant les plus indécis à rejoindre les files des partants vers les centres d’accueil et d’information (CAO). « C’est mal et c’est bien, parce qu’ici ce n’est vraiment pas un endroit pour vivre », explique un jeune Soudanais à l’AFP. Lui a été admis dans le centre d’accueil provisoire réservé aux mineurs. Le sort des mineurs, estimés à plus d’un millier, suscite de vives inquiétudes. Beaucoup sont en errance depuis des mois à travers l’Europe. Ils ne disposent d’aucun papier d’identité pour prouver leur âge. Refoulés du dispositif « mineurs », ils sont renvoyés vers les centres d’accueil et d’orientation comme les adultes. Le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) a demandé « des clarifications » sur la façon dont est déterminé l’âge de ces jeunes. « Une évaluation initiale de l’âge semble avoir été faite de manière rapide, basée uniquement sur des caractéristiques faciales », a déclaré la porte-parole, Céline Schmitt. Mardi, Médecins sans frontières (MSF) et Médecins du monde (MDM) avaient dénoncé d’une même voix « la sélection au faciès » et renoncé à orienter les jeunes vers ce dispositif. Invisibles jusqu’alors, la minorité des femmes du bidonville (3 % des réfugiés) a manifesté hier matin. « Aidez-nous s’il vous plaît, nous voulons aller au Royaume-Uni. Où sont les droits de l’homme ? » ont scandé plusieurs dizaines de femmes, selon l’AFP. Sylvie Ducatteau
Dans le camp, Pony est des plus vulnérables, à deux titres, au moins. C’est une jeune fille et, aussi, une mineure isolée. Du haut de ses 17 ans, l’adolescente a, cependant, une assurance à toute épreuve. « Je veux continuer d’essayer à passer en Angleterre, sourit-elle. Si je n’y arrive pas, on verra, mais ici, quand ils vont détruire la “jungle”, ça va faire beaucoup de problèmes. » Et d’ajouter : « Dans le bidonville, je suis en sécurité. Je suis toujours entourée d’amis. Mais à l’extérieur, non. Et, ici, si un homme se comporte mal avec toi… » Pony s’interrompt et passe les doigts devant sa bouche comme pour tirer une fermeture éclair. Mais elle ne se démonte pas. En ce moment, la nuit, la jeune fille est, malgré tout, régulièrement dehors. Elle veut tenter sa chance autant de fois que sera possible avant que tout le monde soit éloigné de Calais. « Je n’ai besoin de personne, assène-t-elle. Surtout pas d’un mari. En tout cas, pas tout de suite. Je veux d’abord me sauver moi-même. »
Un monument en hommage au maire sénateur communiste a été inauguré, samedi, en présence du président et du premier ministre portugais.
«J’étais seul… à travers la foule, j’ai vu mon pays (…). C’était un pays pur, bleu et prolétaire (…). Et c’était le Portugal qui passait parmi cette foule, solitaire dans les rues de Paris. J’ai vu ma patrie répandue dans la gare d’Austerlitz (…). Morceaux de mon pays. Lambeaux. Bras. Ma patrie dépouillée (…) déversée dans les rues de Paris (1). »
Dans l’entre-deux-guerres déjà, des Portugais trouvent refuge en France. Mais à partir des années 1950, l’espoir d’une « vie meilleure », ailleurs, devient hémorragique. Pendant trois décennies, plus d’un million de personnes se lancent sur les routes de l’exil, clandestin ou non. Le Portugal d’alors agonise sous la dictature de Salazar puis de son successeur, Marcelo Caetano. Le régime autoritaire et répressif censure, emprisonne, torture. Les hommes ne veulent plus mourir, loin de chez eux, dans les terribles guerres coloniales qui s’embourbent au Mozambique, en Angola ou encore en Guinée-Bissau. Dans les grandes agglomérations, les campements sauvages bruissent du petit peuple confiné à l’indigence. Dans les campagnes du Sud, les enfants ont parfois pour repas du pain trempé dans du vin. Pour beaucoup, le « grand saut » est une irrésistible urgence. La période des Trente Glorieuses constitue un appel d’air pour la main-d’œuvre. Le travail est presque assuré mais pas l’habitat. Face à l’afflux des migrants, des bidonvilles poussent un peu partout en région parisienne.
En 1965, près de 10 000 Portugais survivent dans des allées de boueLa ville de Champigny-sur-Marne devient l’autre capitale du Portugal. En 1956, ils n’étaient qu’une centaine de Portugais à s’être installés sur les hauteurs du Plateau de cette commune du Val-de-Marne. En 1965, ils sont près de 10 000 à survivre dans des allées de boue, entassés dans des habitations de bois, de parpaings, de tôles… Leurs conditions de vie sont infra-humaines. L’État bloque toute initiative municipale de développement sur ces terrains. « À l’époque déjà, il y a une tentative de création d’une métropole où l’État marque son intérêt d’une zone nationale », dénonce le maire de la commune, Dominique Adenot. L’édile et sénateur communiste de l’époque, Louis Talamoni, ne se résigne pas devant l’intransigeance des autorités, qui prohibent la moindre amélioration. L’ancien résistant brave les interdits. Aux riverains excédés par cette présence « intolérable » selon les propos d’un habitant du Plateau recueillis par le Figaro le 24 avril 1964, Louis Talamoni répond : « Il faut bien que le soleil brille pour tout le monde. » Quelques jours plus tard, devant la Haute Assemblée, il rappelle la France à ses devoirs. « Un millier de baraques forment coron (…). Il s’agit de cages de deux mètres sur deux mètres (…). Dans chacune de ces cages, de quatre à six personnes sont entassées. Les conditions d’hygiène y sont déplorables et cela malgré les efforts de la municipalité, qui procède à la dératisation et à une désinfection mensuelle », clame-t-il. En décembre de cette même année, la loi Debré qui prévoit le démantèlement des bidonvilles est votée.
Aux yeux des mômes du « Bairo de lata » de Champigny-sur-Marne, Louis Talamoni est un personnage d’exception. Un homme qui décline les droits et la justice sur le ton de l’universel. Inspiré par l’ambition égalitaire que tout le monde a droit au meilleur, « il a pensé des solutions qui ont permis de sortir des problèmes par le haut », précise Dominique Adenot. L’association Les Amis du Plateau, fondée en 2013 et présidée par un ancien gamin du bidonville, Valdemar Francisco, a voulu rendre hommage à l’ancien maire, « leur maire », qui les a extirpés de leurs cahutes de fortune, en inaugurant, samedi, une sculpture à son effigie. Louis Talamoni a mis son mandat au service du mieux-être de populations livrées à leur sort, en installant des annexes administratives pour aider les exilés dans leurs démarches. Dans le bidonville, des points d’eau sont installés, on y amène l’électricité… Des formations professionnelles sont proposées ainsi que des cours de français. Les enfants sont scolarisés. La municipalité met à disposition des cars pour les transporter aux bains douches. On les emmène jouer en Seine-et-Marne… Il fallait « bien que le soleil brille pour tout le monde ». L’engagement de l’édile communiste et la vie des immigrés portugais sont désormais une histoire partagée, une mémoire commune et collective au point de motiver les présences lors de la cérémonie de samedi du président de la République du Portugal, Marcelo Rebelo de Sousa, et du premier ministre socialiste, Antonio Costa.
La sculpture de cinq mètres réalisée par Louis Molinari sera érigée sur une parcelle du parc du Plateau, là où en 1972 les dernières baraques ont été éradiquées puis ont laissé la place à des jardins familiaux.
« Et le blé ? Et la mer ? Est-ce la terre qui t’a rejeté ou quelqu’un a-t-il volé les fleurs d’avril ? Seul parmi la foule, j’ai marché avec toi, les yeux au loin, aussi loin que le blé et la mer. Étions-nous cent, deux cent mille ? Nous marchions. Bras et mains à louer, mon Portugal, dans les rues de Paris (1). »
Écouter les mots par François Taillandier. "Mme Fleur Pellerin est devenue émouvante, et j’ai eu soudain envie de la défendre"
«Il y a peu de pays où une enfant trouvée dans les rues d’un bidonville et adoptée par une famille modeste, dont la généalogie est faite d’ouvriers et de domestiques, pourrait un jour se retrouver ministre de la Culture. »
En quelques mots, le jour où elle a été limogée par le président pour des motifs aussi mystérieux que ceux qui l’avaient conduit à la nommer, Mme Fleur Pellerin est devenue émouvante, et j’ai eu soudain envie de la défendre. Certes, on n’oublie pas ses gaffes et ses maladresses. Son ignorance relativement à Patrick Modiano était même bénigne, il y avait plus grave, et je crois avoir dit ici même le sursaut que j’ai eu (et je n’étais pas le seul) le jour où elle a défini la culture comme un ensemble de « contenus pertinents ». Mais peut-être ce ministère n’était-il pas la bonne place pour elle (auquel cas le président s’est trompé deux fois, en l’y installant d’abord, puis en la chassant de façon aussi cavalière). Peu importe. En adressant ce message à la France, à notre France, à SA France, pour la première fois peut-être, Mme Pellerin nous a parlé.
Car elle apparaissait comme glaciale, Mme Pellerin. C’est surtout ça qui était gênant. Je me rappelle un colloque au Sénat, à propos de la langue française, où j’étais invité. Il a suffi qu’elle arrive pour pétrifier tout le monde (en plus, j’ai dû compresser mon intervention, car Mme le ministre était là et il ne fallait pas la faire attendre). Elle venait de « l’économie numérique ». Elle avait été remarquée au sommet de Davos. Dans le genre executive woman et Mme Je-Sais-Tout, on ne pouvait pas trouver mieux. Décourageante !
Oh, on ne lui demandait pas de jouer du violon, de donner dans le pathos ! Mais prononcer quelques mots simples, au lieu de se borner à lire des synthèses techniques préparées par son cabinet… Quelques mots, de ceux qui font dire : bon, maintenant, on sait qui on est, on va pouvoir parler, même si on n’est pas d’accord. C’est vraiment dommage qu’elle ait attendu le jour de sa disgrâce pour fendre l’armure. Et non pas pour faire je ne sais quelle génuflexion. Et non pas pour remercier comme si elle était une citoyenne de deuxième zone, une orpheline recueillie. Mais pour ne pas avoir l’air barricadée derrière des chiffres et des mots convenus. Ah, on se sera bien moqué d’elle ! Eh bien moi, j’arrête et je la salue amicalement. Au fond, elle n’était peut-être que timide, la petite fille trouvée dans un bidonville.
Vingt-cinq ans après la réapparition de ces habitats de fortune à la périphérie des villes, les associations appellent à en finir avec la logique d’expulsion systématique. Des élus montent également au créneau pour réclamer une véritable politique de résorption.
«On ne peut pas, en France, laisser encore des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, français ou non, vivre en bidonvilles. Il va falloir que les préfets, les maires, s’y mettent. » L’homme qui parle ainsi était premier ministre. En 1971, Jacques Chaban-Delmas était à Matignon et la France à droite. Et pourtant. Résorber les bidonvilles, où l’on recensait alors jusqu’à 44 000 personnes, était la priorité des pouvoirs publics. Dès 1966, une loi avait été adoptée, d’importants moyens débloqués, des cités de transit et des logements sociaux massivement construits. Tout n’a pas été rose, mais les bidonvilles ont disparu du paysage français. Pour un temps seulement. Ces baraquements de fortune sont réapparus depuis. Mais pas la volonté politique de les éradiquer réellement. Le 3 février dernier, l’évacuation du plus grand bidonville de Paris a valeur d’illustration (lire ci-contre). Seules 167 propositions d’hébergement à l’hôtel ont été faites aux 300 habitants pour une durée de quinze jours. L’autre moitié ? Elle a déjà grossi d’autres camps de la région parisienne…
De fait, la politique du bulldozer, à l’œuvre depuis vingt-cinq ans, n’en finit plus d’échouer à faire disparaître les bidonvilles. Réapparus au début des années 1990, sous l’effet de la chute du mur de Berlin et l’élargissement vers l’est de l’Union européenne, les bidonvilles sont aujourd’hui plus nombreux qu’en 1966. On en comptait 119 en Île-de-France contre 132 actuellement, selon la Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement des personnes sans-abri ou mal-logées (Dihal). Au 30 mars 2015, 19 600 personnes survivaient dans la boue et les cabanes, un chiffre stable ces dernières années. Tout comme le nombre d’enfants, environ 5 000, qu’on laisse sans accès à l’eau (deux tiers des terrains), sans électricité, ni évacuation des ordures (47 %), et trop souvent, sans autorisation d’inscription dans l’école de la commune…
« Pourquoi s’entêter avec une politique aussi inefficace que coûteuse ? » interroge Livia Otal, responsable en Île-de-France de la mission Bidonvilles de Médecins du monde (MDM), qui voit son travail réduit à néant à chaque destruction. Avec de nombreuses associations, telles que la Fondation Abbé-Pierre, le collectif Romeurope, le Secours catholique, ainsi qu’une myriade de collectifs locaux, l’ONG a décidé de dresser le bilan des expulsions systématiques. Un site a aussi été lancé pour interpeller les pouvoirs publics sur vingt-cinq ans de politiques absurdes et inutiles (1).
La question rom n’est qu’un cache-sexe du mal-logement« Vingt-cinq ans, c’est une génération d’enfants sacrifiée », insiste Livia Otal. Une grande partie des familles accompagnées par MDM en Île-de-France vivent depuis une dizaine d’années dans ces conditions, certaines depuis plus de vingt ans. « Les expulsions à répétition, en définitive, ne font que pérenniser les bidonvilles, ajoute Livia Otal. Elles empêchent les habitants de se projeter dans leur vie, réduite à une succession de moments temporaires. Toute démarche, y compris la scolarisation, semble vaine et inutile, car ils ne savent pas combien de temps ils vont pouvoir rester sur leur terrain. » Cette politique de harcèlement, de plus, coûte très cher. Selon le chercheur Grégoire Cousin, trois expulsions successives d’un même groupe d’une centaine de personnes pendant deux ans coûtent près de 340 000 euros. Le rapport annuel du collectif Romeurope estime ce budget entre 30 et 40 millions d’euros par an. Dix fois plus que l’enveloppe allouée aux projets de sortie de bidonville…
Plutôt que de régler le problème, nos gouvernants actuels préfèrent l’ethniciser. Les villages d’insertion « ne peuvent concerner qu’une minorité car, hélas, les occupants de campements ne souhaitent pas s’intégrer dans notre pays pour des raisons culturelles ou ils sont entre les mains de réseaux versés dans la mendicité ou la prostitution », avait expliqué Manuel Valls en 2013. Le choix des mots n’est pas anodin. On prend soin de ne pas parler de « bidonvilles » mais de « campements illicites ». « Le terme “campement” renvoie à une population nomade, volatile, qui n’a pas vocation à rester. “Illicite” sous-entend que l’on a affaire à des délinquants et justifie aux yeux de l’opinion publique une réponse sécuritaire, pour défendre le droit de propriété », déplore Livia Otal. L’histoire, pourtant, montre combien la vie en bidonville n’est pas le privilège d’une origine ethnique. L’un des plus grands camps des années 1960, à Champigny-sur-Marne, était majoritairement peuplé d’immigrés portugais. Des familles venues d’Espagne, d’Algérie, du Maroc ou de Tunisie cohabitaient dans les travées de « la Campa », transformée dans les années 1970 pour devenir le parc départemental de La Courneuve.
La question rom n’est en réalité qu’un cache-sexe d’un problème de mal-logement. « Personne ne choisit de vivre en bidonville, à la rue ou dans une installation de fortune, expliquent Manuel Domergue et Florian Huyghe, de la Fondation Abbé-Pierre. Le nombre de 20 000 personnes dans cette situation doit être corrélé à celui des 700 000 privés de domicile personnel. » Les problématiques sont voisines, seules les solutions de repli changent « en fonction de leurs ressources et de leurs réseaux ». Certains trouvent refuge dans leur famille, d’autres chez des amis, certains dans leur voiture ou au camping, mais « des populations plus marginalisées n’auront d’autre choix que d’élire domicile dans un bidonville ou à la rue ».
« Redonnons aussi un peu de stabilité aux habitants »Pourquoi ce qui fut possible dans les années 1960 ne le serait plus aujourd’hui ? Il faudrait, déjà, que le logement social redevienne une priorité nationale, comme à l’époque. « Redonnons aussi un peu de stabilité aux habitants », suggère Livia Otal. Sécuriser les bidonvilles, au lieu de les détruire, peut permettre, dans un premier temps, de mettre en place un accompagnement social et de faciliter l’accès aux droits : scolarisation des enfants, insertion professionnelle… Autant d’étapes indispensables pour obtenir ensuite un logement. Court terme et long terme ne s’opposent donc pas.
Des solutions sont déjà mises en œuvre. À Strasbourg, la mairie a créé depuis 2011 des « espaces temporaires d’insertion ». Des caravanes sont installées sur des terrains municipaux, équipés de sanitaires (toilettes, douches), de machines à laver, de salles de réunion. Des formations professionnelles sont mises en place et la scolarisation des enfants facilitée. Bref, la mairie applique à la lettre la circulaire du 26 août 2012 qui impose un accompagnement individualisé avant toute expulsion, mais n’a jamais été réellement mise en œuvre par les services de l’État. Les résultats de cette politique municipale, citée en exemple par le Conseil de l’Europe, sont au rendez-vous. Plus de trente familles ont pu obtenir un logement social en 2015. Et tous les enfants des sites d’insertion (90) sont inscrits à l’école.
En Île-de-France, des voix s’élèvent aussi. Sept maires communistes (Ivry-sur-Seine, Montreuil, Aubervilliers, Champs-sur-Marne, Stains, La Courneuve, Saint-Denis), ainsi que le conseil départemental du Val-de-Marne et Plaine Commune, ont adressé, le 26 janvier, une lettre au préfet d’Île-de-France. « Ni la pérennisation des bidonvilles par quelques aménagements, ni l’expulsion systématique des populations qui subissent ces conditions de vie indignes ne constituent des solutions », expliquent ces élus, dépités du manque de volonté de l’État. Une conférence régionale s’est, certes, tenue le 20 octobre dernier. Mais elle ne rassemblait que les villes volontaires. Et n’a débouché sur aucun engagement financier précis alors que les moyens débloqués par l’État sont, jusqu’ici, en baisse « massive et continue ». Outre des crédits supplémentaires, les élus communistes proposent une « répartition solidaire » des personnes à prendre en charge, en fonction de la richesse des communes et de leur part de logements sociaux, l’application systématique de la circulaire de 2012 ou encore la création d’une commission d’enquête parlementaire sur le sujet. En réponse, le préfet Jean-François Carenco leur a expliqué, jeudi dernier, qu’il refusait d’inscrire la résorption des bidonvilles comme un objectif de la conférence régionale… Le combat politique ne fait que commencer.
Unique bidonville de la capitale, le campement installé sur les voies de la Petite Ceinture, dans le 18e arrondissement, devrait être évacué demain. Risquant de remettre en cause un projet d’insertion vertueux et économe, élaboré avec l’aide des résidents du bidonville.
Ils ont défilé comme un seul homme. Pères, mères et enfants sont sortis groupés, hier matin, de leurs cabanes posées sur les voies désaffectées de la Petite Ceinture, entre la porte Poissonnière et la porte de Clignancourt, à Paris. La plupart des 300 habitants recensés dans ce bidonville, le seul de la capitale, sont venus devant la mairie du 18e arrondissement pour réclamer un sursis de deux mois avant leur expulsion, programmée par les autorités mercredi matin. « On a rarement vu un tel niveau de mobilisation chez les habitants de bidonville », confirme Manon Fillonneau, déléguée générale du CNDH-Romeurope. Tous savent ici pourquoi ils se battent. Ils partagent un même mot d’ordre, un but, et un slogan : « Nous ne voulons pas d’hôtel pour une semaine mais du temps pour finir notre projet ! »
Le combat de l’association des Bâtisseurs de cabanesCoincés entre les grillages et les hauts murs de la Petite Ceinture, les habitants se sont organisés. Ils ont constitué, en novembre, l’association les Bâtisseurs de cabanes, et développé un projet d’autoconstruction accompagné. Aline Tudor, le trésorier, y travaille depuis deux mois, en plus de son CDI dans une entreprise de désamiantage. « Nous proposons de construire une soixantaine de logements, avec l’aide d’architectes, pour reloger les familles sur d’autres terrains de la ville, de façon temporaire. Mais, pour cela, il faut nous laisser le temps, et que l’on reste sur place », explique ce Roumain de 38 ans.
Pas sûr qu’il obtienne satisfaction. La procédure d’expulsion, lancée par Réseau ferré de France (aujourd’hui SNCF Réseau), est arrivée à son terme. La mairie du 18e n’en était pas à l’origine, mais elle ne s’y oppose pas, pour des raisons de sécurité. Il n’y a qu’un seul accès à ce campement fermé sur trois côtés. « Le moindre départ de feu serait une catastrophe », explique Gérald Briant, adjoint au maire PCF, en charge des affaires sociales, qui dit néanmoins soutenir la démarche des habitants.
Le projet, encore à ses débuts, est en effet plus que tangible. Une société coopérative supporterait juridiquement l’opération, réalisée par les habitants avec l’aide d’une association d’insertion par le bâtiment, Apij BAT. Le cabinet Air Architectures a déjà réfléchi à la conception d’habitats modulaires, en bois, de 16 mètres carrés environ. Démontables, ils comprendraient une partie cuisine, un chauffage, une salle de bains, et un panneau électrique aux normes. Soutenu par le Mrap, la LDH, et le collectif RomParis, ce projet ne durerait pas plus de trois ans, le temps de mettre en œuvre un accompagnement social poussé pour favoriser la scolarisation des enfants ou l’accès au logement pérenne. D’un montant estimé à 2 millions d’euros, ce projet pourrait être financé en grande partie par des fonds européens de type Feder. La Commission européenne a, en effet, débloqué des milliards d’euros pour l’intégration des populations roms… mais ces sommes restent inutilisées par les pays membres. « Nous ne demandons rien à l’État, nous ne demandons pas d’aide sociale ! » rappelle en roumain le vieux marin au mégaphone.
Une solution bien plus efficace que d’envoyer tout ce petit monde dans des hôtels pour quinze jours, insiste aussi l’architecte Olivier Leclercq. Qui rappelle qu’en Île-de-France, la puissance publique a dépensé 180 millions d’euros en nuitées hôtelières rien que pour l’année 2015. Les terrains ne manquent pas non plus. « Lors d’un précédent projet, nous avions identifié près de 500 terrains disponibles dans le 5e arrondissement ! » Et pour la sécurité du terrain actuel ? « Nous avons demandé la mise en place de points d’eau, proposé d’améliorer les accès et de créer des espaces de sécurité entre les cabanes », ajoute Olivier Leclercq. Insuffisant pour les pouvoirs publics qui préfèrent toujours évacuer avant même de mettre en place un accompagnement social, comme le prévoit pourtant la circulaire Valls d’août 2012. « La stabilisation sur place des occupants est rarement possible », a redit hier Sylvain Mathieu, délégué interministériel pour l’hébergement et l’accès au logement des personnes sans abri ou mal logées, dans la Croix. « C’est au contraire en expulsant sans cesse ces personnes, dont certaines vivent leur cinquième expulsion, que l’État pérennise leur situation », rétorque Manon Fillonneau du CNDH-Romeurope. À l’image de la jeune Shakira, âgée de 8 ans. Cela fait quatre ans que la fillette et sa famille sont ballottées entre la porte de la Villette, La Courneuve et la Petite Ceinture, où elles ont déjà été évacuées en 2013.
« Les Roms ne sont pas le problème». « Le problème des bidonvilles est lié à la pénurie de logements, et non à une catégorie de population, tient à rappeler André Feigeles, du collectif RomParis. Focaliser sur les Roms n’est qu’une manière de masquer l’incapacité de l’État à construire des logements accessibles pour les 140 000 SDF de notre pays. Tous ceux qui ont vécu dans les bidonvilles, dans les années 1960, le savent parfaitement. »