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Par Anonyme, le 19.11.2025
salutations s'il fallait parler de toutes les horreurs actuelles, cela ferait un sacré bouquin
cordialement
Par pat, le 10.11.2025
et pour les chrétiens massacrés en terre musulmane; on fait quoi ???? http://arbraca mes.centerblog .net
Par pat, le 09.05.2025
entierement d'accord ..... http://arbraca mes.centerblog .net
Par pat, le 09.05.2025
encore un fameux rigolo ............. la france est perdue ce n'est plus qu'une question de temps .... http://
Par pat, le 09.05.2025
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Date de création : 31.03.2011
Dernière mise à jour :
24.11.2025
37122 articles
La jeune chanteuse kurde, accusée par Ankara de complicités « terroristes », a été incarcérée il y a près de quatre ans : une peine censée prendre fin en 2034.
Dix-neuf ans : ce n’est pas un âge, mais une peine de prison.Le mois dernier, Nûdem Durak a été placée à l’isolement. Sanction disciplinaire. Cela ne veut rien dire, bien sûr : la langue de l’AKP ment comme elle empêche les autres de respirer. « Être captif, là n’est pas la question/Il s’agit de ne pas se rendre/Voilà », avait écrit un prisonnier à la fin des années 1940, un autre, nous parlons du poète turc Nâzım Hikmet. Il en faut, de l’imagination, pour prendre la mesure de ces trois vers quand on vit à l’air libre ; ils ont le son claquant d’une bien folle évidence.
La dernière image que nous avons d’elle nous vient de l’été 2018 : on y voit huit femmes, les pieds dans la neige de ce qui doit être la cour du pénitencier qui les détient au nord-est de la Turquie. Nûdem Durak est l’une de ces femmes et elle sourit, d’un sourire si large qu’il oblige à le lui rendre. Son expression incarne ce mot du poète que le français traduit par « voilà », ce si petit mot, presque pauvre d’esprit, mais incommensurable sitôt qu’il a la silhouette d’Hikmet ou le sourire de Durak.
« Au fil des jours, les conditions deviennent de plus en plus difficiles »La captive, âgée d’environ 30 ans, a joint une lettre à ce cliché, adressée à son comité de soutien (1). « Au fil des jours, les conditions deviennent de plus en plus difficiles, notre espace de vie devient de plus en plus étroit. Nos droits fondamentaux, auxquels nous avons légalement droit, comme...
Quatre femmes et onze hommes venus de plusieurs pays européens ont entamé une grève de la faim le 17 décembre à Strasbourg pour exiger du Conseil de l’Europe qu’il obtienne des informations sur le leader kurde Abdullah Ocalan emprisonné en Turquie, et dont on est sans nouvelles depuis presque 3 ans.
Mieux vaut que ce qui se passe en prison reste en prison.
Mieux vaut que ce qui se passe en prison reste en prison. Le ministère de la Justice a tranché et les portes des « lieux d’enfermement » resteront désormais fermées aux 900 bénévoles du Genepi. Une décision « brutale et unilatérale », dénonce l’association étudiante qui depuis quarante-deux ans intervient auprès des détenus dans le cadre d’ateliers éducatifs et culturels. L’affaire remonte à septembre dernier, quand la direction de l’administration pénitentiaire (DAP) a décidé de mettre un terme à ce partenariat. Une décision confirmée en début de semaine par la chancellerie. En cause, la prise de position « de certains groupes locaux du Genepi pour dénoncer les conditions de vie indignes des personnes incarcérées auxquelles ses bénévoles ont été confrontés », explique l’association qui revendique non seulement son indépendance mais surtout « la liberté de parole de ses membres et leur droit de témoignage, tel qu’inscrit dans ses statuts ». En rompant la convention de partenariat et en amputant l’association des quelque 50 000 euros annuels de subvention, l’État verse dans la « sanction politique », dénonce le Genepi, qui rappelle que « la surpopulation carcérale record et (le) durcissement des conditions de vie des personnes détenues ont valu à 37 prisons de France une condamnation par la justice française et/ou européenne ». Certes, la dénonciation est radicale… mais elle est assumée : « Nous mettons en lumière le nombre de suicides, ce qui est à chaque fois mal perçu même si on ne vise jamais les surveillants. On dénonce la prison mortifère, et c’est ça qui dérange », estime Eloïse Broc’h, porte-parole du Genepi, dans les colonnes de Libération. Côté ministère, on dénonce une « posture de dénigrement permanent », poursuit le quotidien. En somme, pour ne pas voir, ne laissons pas entrer les témoins.
Debbie Africa, l’une des plus anciennes prisonnières politiques des États-Unis, a quitté la prison, samedi. C’est son fils, Mike, né en détention, qui est venu la chercher.
La vie de cette militante née en 1956 a basculé le 8 août 1979, alors qu’elle était enceinte de huit mois et demi. Ce matin-là, vers 5 heures, les policiers font irruption au sein de cette communauté africaine-américaine écologiste de Philadelphie. Ils y arrêtent neuf membres, qui seront condamnés à des peines de trente à cent ans de prison, accusés du meurtre d’un policier. Aucune preuve de leur culpabilité ne sera pourtant jamais apportée devant la justice. Fondée par John Africa, Move dérangeait le maire conservateur de Philadelphie par sa philosophie, celle de l’égalité des droits, et par son action sociale concrète auprès des sans-voix. L’ancien condamné à mort Mumia Abu-Jamal, qui purge toujours une peine de prison à vie, s’était fait connaître comme journaliste en suivant l’actualité de cette communauté. Sa couverture du procès des « Neuf de Move » lui valut l’inimitié de la police.
Debbie Africa est la première des membres de Move à bénéficier de la liberté conditionnelle. Six autres sont toujours derrière les barreaux. Deux personnes ne sortiront, elles, jamais de prison : Merle et Phil Africa, décédés en 1998 et 2015. La communauté pacifiste Move fut décimée une nouvelle fois en 1985, quand les autorités s’emparèrent de leur immeuble en larguant des explosifs par hélicoptère. 10 000 coups de feu furent tirés par la police.
En détention administrative depuis le mois d’août, l’avocat franco-palestinien devrait sortir le 30 juin. Mais les sbires de Netanyahou s’acharnent.
La « justice » israélienne vient d’annoncer que l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri restera en prison jusqu’au 30 juin et n’exclut pas de renouveler pour trois mois l’ordre de détention administrative sous prétexte que de nouveaux éléments secrets se sont ajoutés au dossier tout aussi secret. Israël montre ainsi qu’il entend agir sur tous les fronts pour faire taire toutes les voix remettant en cause l’occupation des territoires palestiniens et la colonisation. À Gaza, l’armée israélienne massacre. En Cisjordanie, elle tue et emprisonne. Si la décision de prolonger la détention de Salah Hamouri était avérée, cela montrerait, une fois de plus, que le président de la République, Emmanuel Macron, qui serait intervenu auprès de Benyamin Netanyahou à la fin de l’année dernière, a réellement peu d’influence. Rappelons que le Franco-Palestinien est détenu depuis le 23 août dernier et que sa détention administrative a déjà été renouvelée une fois.
Tel-Aviv se sent donc intouchable et au-dessus des lois. La France devrait donc changer de ton et d’attitude. L’ambassadrice d’Israël auprès de la Belgique et du Luxembourg a ainsi été convoquée par les deux ministères des Affaires étrangères, qui ont dénoncé la répression « disproportionnée » à Gaza mais également les propos de la diplomate israélienne affirmant, en direct, sur la Radio-télévision belge (RTBF) que les 55 morts palestiniens (c’était le chiffre annoncé à ce moment) étaient tous des « terroristes », ne se démontant absolument pas lorsque le journaliste lui faisait remarquer que parmi les 55 il y avait des enfants et même un bébé. Tous terroristes ?
On attend toujours que Jean-Yves Le Drian convoque l’ambassadrice d’Israël en France pour lui exprimer vertement le sentiment qui envahit la France face à ces images terribles de manifestants pacifiques qui tombent comme des mouches sous les balles des snipers de l’armée.
Le premier ministre, Édouard Philippe, vient d’annoncer qu’il ne se rendrait pas en Israël le 31 mai et le 1er juin. Il devait notamment inaugurer, à Jérusalem de surcroît, la saison croisée France-Israël au côté de son homologue israélien, Benyamin Netanyahou ! Pourtant, si l’on en croit le communiqué officiel de Matignon, cette annulation n’est pas liée aux tueries de Gaza, ni à l’emprisonnement sans raison d’un ressortissant français. Non, seulement « pour des raisons intérieures » (sic). Là encore, un manque de courage évident. La France doit pourtant en avoir, annuler la saison France-Israël et refuser de recevoir à Paris, le 5 juin, Benyamin Netanyahou.
Le verdict est tombé pour l’ancien ministre : avec quatre ans de prison dont deux avec sursis, il peut espérer échapper à la case prison. à la différence de la France, d’autres pays européens sont plus sévères avec le délit de fraude fiscale.
Jérôme Cahuzac ne sera pas « une jurisprudence » comme l’avait présagé, voire souhaité dans son réquisitoire, l’avocat général Jean-Christophe Muller, lors du procès en appel de l’ancien ministre du Budget, en février. Ses réquisitions revenaient à reprendre la peine de trois ans de prison ferme, tombée en première instance en 2016. Mais de prison, il n’en sera probablement pas question. Hier, la cour d’appel de Paris a rendu son verdict : l’ancien socialiste écope de quatre ans de prison dont deux ans avec sursis, 300 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité. De quoi laisser une possibilité d’aménagement de peine. La plaidoirie d’Éric Dupont-Moretti n’a donc pas été vaine. Lui qui présentait son client comme un homme abattu, et même « humilié », « victime de la vindicte populaire », qui « a déjà trop payé ». « Il faut aller jusqu’où ? » interrogeait l’avocat, qui enchaînait : « Et s’il se flingue en taule ? » « Je vous supplie de ne pas l’envoyer en prison », lâchait-il, avant de suggérer « même d’aggraver la peine », en augmentant la partie de sursis.
Le « décalage entre un discours offensif et un réquisitoire très faible »« Encore une fois, un délinquant en col blanc va échapper à la prison. C’est ça le nouveau monde et une justice impartiale ? » a réagi hier le député PCF Fabien Roussel. C’est que les retentissements de l’affaire Cahuzac – et ce qu’elle a provoqué dans le débat public sur la lutte contre l’évasion fiscale – et la peine semblent ici complètement déliés. En première instance, en décembre 2016, la procureure Éliane Houlette avait elle aussi eu des mots forts : « La fraude fiscale mériterait une répression plus douce ? Non, bien sûr que non, car la délinquance financière (…) propage l’idée qu’il existe une impunité des puissants et favorise les comportements de rupture. » Et pourtant, déjà, la sociologue Monique Pinçon-Charlot, qui a suivi de près le procès, se désolait du « décalage entre un discours offensif, dans lequel tous les gens du public se reconnaissent, et un réquisitoire très faible ». Car les conclusions du réquisitoire semblaient loin de ce que prévoit la loi : la fraude fiscale, passible de cinq ans de prison, peut impliquer une peine s’élevant jusqu’à sept ans de prison en cas d’« ouverture de comptes » ou de « souscription de contrats auprès d’organismes établis à l’étranger » depuis la loi de lutte contre la fraude fiscale, votée juste après l’affaire Cahuzac. La sociologue y voyait là « une classe sociale avec des effets de manches qui reste malgré tout extrêmement solidaire ».
Le verdict ne fera donc pas date en France, malgré la condamnation – sur le papier – plus élevée que la réquisition. Pour l’avocat fiscaliste Daniel Guiroy, cité par la Tribune en 2013, dans de tels cas, « très peu de gens écopent d’une peine de prison ferme. Les articles 1741 et 1743 du Code des impôts préconisent des peines d’emprisonnement avec sursis en général ».
De nombreuses infractions sont réglées par des voies non judiciairesAinsi, selon le recensement du ministère de la Justice, 835 peines d’emprisonnement pour fraude à l’impôt ont été prononcées en 2004, tombant à 636 en 2013, dont 150 de prison ferme. De faibles chiffres qu’explique le ministère dans sa note : « De nombreuses infractions à la législation fiscale et douanière sont réglées par des voies non judiciaires. » Soit des négociations à l’amiable entre le ministère de l’Économie et les fraudeurs, que le « verrou de Bercy » favorise. Le procès Cahuzac – et son verdict –, réagissait hier Manon Aubry (Oxfam), « relance une nouvelle fois le débat sur le verrou de Bercy, ce monopole du ministère des Finances sur les poursuites judiciaires sur la fraude fiscale, en vertu duquel Cahuzac aurait dû se poursuivre lui-même en justice. Et qui explique le très faible nombre de condamnations ». Alors qu’il jugeait que « certains pays ont, eux, joint les actes à la parole », citant les condamnations à de la prison ferme en Allemagne, Italie et Espagne, l’avocat général Jean-Christophe Muller rappelait, toujours en février, les chiffres de l’évasion fiscale : elle « coûte entre 60 et 100 milliards d’euros par an en France » quand « le déficit budgétaire annuel est de 70 à 80 milliards d’euros ».
Thibault Capelle, surveillant de prison à Fleury-Mérogis (FO)
« Notre mal-être dû aux conditions de travail ne date pas d’hier, mais le mouvement de cet hiver dans les prisons a mis en exergue nos conditions de sécurité. La perte d’effectif est cauchemardesque, mais notre rémunération n’est pas attractive. Après une simple expérience de deux ans, un collègue, qui touchait ici 1 600 euros net, vient de quitter Fleury pour devenir policier municipal dans l’Essonne : il reçoit maintenant 2 200 euros net par mois. Une fois titulaires, beaucoup de jeunes agents demandent leur détachement dans d’autres corps d’État comme la police, les impôts, les douanes. Le gouvernement dit vouloir faciliter la mobilité ? Les passerelles existent déjà, mais elles n’apparaissent pas intéressantes ! Il faudrait revaloriser les salaires, faciliter l’installation géographique. Notre point d’indice est gelé, le pouvoir d’achat a baissé et les conditions de travail se dégradent en raison d’un effectif en baisse. Or, dans nos métiers, toute la sécurité tient au collectif. Notre corps est en danger, nous sommes tout près de la catastrophe. Et la seule réponse du gouvernement à notre mouvement a été de sanctionner financièrement les manifestants. »
Injustice. Condamné pour meurtre en 1979, Michel Cardon a traversé sa détention sans aucun projet d’exécution de peine, ni aménagement quelconque. Jeudi, le parquet d’Arras a enfin requis une libération conditionnelle.
Les longues peines concentrent tous les fantasmes sécuritaires et aucun gouvernement ne veut entendre parler d’eux. Le cas de Michel Cardon illustre jusqu’à l’extrême cette complète mise à l’écart. Le « prisonnier oublié » du système judiciaire vit derrière les barreaux depuis plus de quarante ans. Il aurait pu bénéficier d’un aménagement de peine depuis des années. Mais il ne s’est rien passé. Condamné à la perpétuité en 1979 pour le meurtre d’un sexagénaire, Cardon est resté, fataliste et silencieux, au fond de sa cellule, à la prison de Bapaume, dans le Pas-de-Calais. Et il serait encore dans cet anonymat si le combat d’un avocat ne l’avait pas miraculeusement sorti de l’ombre en 2016, avec l’espoir, depuis jeudi, d’une liberté conditionnelle.
Le détenu au numéro d’écrou 7147 s’est retrouvé en prison à 26 ans, pour une affaire de cambriolage qui a mal tourné. Dans la nuit du 25 au 26 octobre 1977, Michel Cardon, accompagné d’un complice, pénètre chez un retraité invalide pour lui voler ses économies. Le vieil homme se réveille et reconnaît ses agresseurs, avant de refuser de révéler la cachette de son argent. Les deux hommes le torturent atrocement, avant de le tuer. Michel Cardon et son complice repartent quasi bredouilles avec 200 francs en poche et quelques babioles.
« Le plus ancien détenu »Deux ans plus tard, ils comparaissent aux assises. Les accusés risquent la peine de mort. Le procès révélera un Cardon inculte et quasi analphabète, retiré à 8 ans de la garde de ses parents, ballotté de nourrice en foyer jusqu’à sa majorité. L’avocat général veut faire abattre « deux hommes réduits à l’état d’animaux malfaisants et dangereux ». Les quatre avocats de la défense vont tout faire pour convaincre les jurés d’épargner leurs clients. Jean Bouly, l’avocat de Michel Cardon, se livre à un plaidoyer vibrant contre la peine capitale qui fit date dans les archives locales. Après deux heures de délibéré, les deux hommes sont condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité. Le détenu Cardon a connu huit établissements pénitentiaires, avant d’échouer, il y a vingt ans, à Bapaume. Et puis, plus rien.
Contrairement à une longue peine comme Philippe El Shennawy, qui s’est battu pour faire entendre sa cause, Michel Cardon n’a jamais fait parler de lui. Mal lui en a pris. Petit à petit, il va s’effacer et disparaître des radars de l’administration pénitentiaire. Situation kafkaïenne : aucun projet d’exécution de peine ne lui sera proposé. « Il a tout simplement été oublié en détention », déplore la Commission pluridisciplinaire des mesures de sûreté (CPMS). Le détenu a fini par faire deux demandes de libération conditionnelle, en 2005 puis 2007, en vain.
C’est grâce à un article de presse inespéré que Michel Cardon va sortir de l’oubli. En 2016, un ancien codétenu lui rend visite en prison. C’est le premier parloir de Cardon, après près de trente-huit ans de prison. Ému, il contacte le quotidien la Voix du Nord, où il décrira un homme profondément seul, « renfermé en lui-même » et « démoralisé ». Un homme qui voit sa vie s’étioler peu à peu. À Paris, l’avocat Éric Morain lit l’article. Il écrit alors à Michel Cardon et lui propose son aide pour le « sortir de là ».
En septembre 2016, les deux hommes se rencontrent au parloir de la prison de Bapaume. Éric Morain parle d’un homme échoué, qui lui fait penser à Robinson Crusoé : « Il a une barbe qui lui mange la moitié du visage, des difficultés d’élocution à la suite d’un AVC, il est sourd d’une oreille, a une cécité partielle. » L’avocat finira par déposer une demande de grâce à Emmanuel Macron, en février dernier. Demande en cours d’examen. Jusqu’ici, trois avis favorables ont été rendus par la CPMS, l’administration pénitentiaire et le service pénitentiaire d’insertion et de probation. « C’est le plus ancien détenu, parmi ceux condamnés pour un fait unique, plaide son avocat. Ce n’était ni un assassinat ni un meurtre en récidive. Quel sens ça a d’oublier une personne et de ne jamais lui donner une perspective de sortie et de réinsertion ? »
Jeudi, au tribunal d’application des peines d’Arras, le représentant du parquet a requis une libération conditionnelle. La décision finale sera rendue le 30 mars. Dans tous les cas, Michel Cardon aura besoin d’un accompagnement psychologique, social, voire médical pour son retour à la vie. « Il faut s’imaginer qu’il n’a pas ouvert une porte depuis quarante ans car, en prison, on les ouvre pour vous », souligne son avocat.
En France, la peine de prison à perpétuité est venue compenser la fin de la peine de mort. Le calvaire de Cardon pose la question sensible de la révision de l’échelle des peines françaises, une des plus élevées en Europe. Pour l’OIP ou la LDH, les peines sont inutiles au-delà d’une certaine durée. « Après dix ans, on commence à détruire les personnes », rappelle Henri Leclerc, ex-président de la LDH.
Dernière journée du procès en appel, hier, avec les plaidoiries des avocats de l’ex-ministre
C’était au tour, hier, d’Éric Dupont-Moretti, l’avocat principal de Jérôme Cahuzac, de plaider pour son client, dans une dernière tentative de le faire échapper à la prison ferme, avant le rendu de la décision de la cour d’appel de Paris, le 15 mai. Après que l’avocat général a requis la veille la « confirmation » de la décision du tribunal en première instance, en 2016, à trois ans de prison ferme pour l’ex-ministre de François Hollande, Dupont-Moretti a axé toute sa plaidoirie autour d’un objectif : rendre un visage humain à son client. Celui-là même qui fut, selon son avocat, « victime de la vindicte populaire », dont le tribunal ne devrait pas être « la caisse de résonance ». « La première fois que j’ai rencontré Jérôme Cahuzac, il était planqué dans un appartement parisien, avachi dans un canapé, humilié, honteux », commence-t-il, ponctuant son introduction par des silences. « Il est seul, Jérôme Cahuzac », il est un homme « prisonnier de son mensonge », détenteur d’un « pognon traîné comme un boulet », qui « n’a pas envie que tout s’écroule »… jusqu’à cette anecdote qu’il détaillera la voix basse et tout près du prévenu qui lui tourne le dos : ces longues heures où l’ex-ministre du Budget est resté dans son bureau d’avocat, s’y sentant « protégé ». « Agressions », « paparazzades », impossibilité de trouver un travail… « Il faut aller jusqu’où ? » interroge l’avocat, qui enchaîne : « Et s’il se flingue en prison ? »
L’ultime bouteille à la mer de la défenseAlors que l’avocat général avait souligné la veille la « contribution », avec ce procès, de Jérôme Cahuzac dans la lutte contre la fraude fiscale, qui fera de lui une « jurisprudence », ce point précis sera l’ultime bouteille à la mer de la défense. Avec Jean-Alain Michel, le deuxième avocat de Cahuzac, Dupont-Moretti opposera à cette affaire le cas de Liliane Bettencourt, qui a subi, elle, un simple redressement fiscal portant sur des comptes à l’étranger. Et de citer les exemples de condamnations à une peine de prison avec sursis pour fraude fiscale en France pour des montants parfois « supérieurs ». Alors, l’avocat « ne demande pas la lune », dit-il, et « suggère même d’aggraver la peine », en augmentant la peine avec sursis : « Je vous supplie de ne pas l’envoyer en prison », adresse-t-il à la cour, car « Cahuzac en prison, ce n’est pas une décision de justice ». « Est-il osé de dire qu’il a déjà trop payé ? » interpelle de son côté Jean-Alain Michel, qui évoque la « juste peine », celle qui « n’accable pas plus que nécessaire un homme fini, fracassé ».
Quatre policiers ont été jugé jeudi pour des violences et brimades récurrentes à l’encontre de jeunes d’un quartier parisien.
Entre trois et cinq mois de prison avec sursis. Telles sont les peines requises jeudi soir par le parquet à l’encontre de trois policiers jugés pour des violences sur deux adolescents, une fille et un garçon, à Paris. Les trois agents appartenaient à la Brigade de soutien des quartiers (BSQ) du XIIe arrondissement.
Cette unité a fait l’objet, le 17 décembre 2015, d’un dépôt collectif de 44 plaintes par 18 jeunes du quartier qui dénonçaient les exactions de onze agents, notamment des contrôles à répétition accompagnés de multiples brutalités et humiliations en tout genre. Au final, seules trois de ces plaintes contre quatre policiers ont été retenues, les autres ayant été classées sans suite.
Le premier des faits jugés remonte au 5 juillet 2014. Les « Tigres », surnom donné aux membres de la BSQ en raison de leur écusson cousu sur leur uniforme, interpellent sans réel motif un mineur prénommé Yassine, avant de l’emmener au commissariat où il aurait reçu une gifle. Six mois plus tard, le même Yassine se prend, cette fois, des coups au visage.
A chaque fois, le contexte est le même : une énième altercation lors de contrôles d’identité injustifiés, menés par les agents de la BSQ pour « marquer le territoire » et faire disparaître certains jeunes de l’espace public. « Ils nous connaissent, ces contrôles sont faits pour nous énerver : on dirait qu’ils ont la rage contre nous », raconte, parmi d’autres témoignages, un des habitants du 12ème arrondissement.
Julie, la troisième plaignante âgée de 14 ans à l’époque, a raconté, elle, avoir été aspergée en juillet 2015 de gaz lacrymogène, frappée à la cuisse avec une matraque. Comme Yassine, ses accusations sont étayées par des photos et un certificat médical. Les autres plaintes classées sans suite faisaient état de faits encore plus alarmants : propos racistes, téléphones portables fouillés, palpations abusives visant les parties génitales, voire des « doigts dans les fesses »...
A la barre, les policiers prennent la stratégie du parole contre parole et nient en bloc. « Ce n’est qu'un tissu de mensonges », assène Me Jérôme Andréi qui dénonce un procès surmédiatisé pouvant « nuire à la présomption d’innocence » de ses clients. Mais sur le fond, les arguments manquent. Les policiers sont incapables d’expliquer précisément les faits et les constatations médicales faites sur les jeunes, si ce n’est en insinuant la fabrication de faux certificats.
Pour Me Slim Ben Achour, l’un des avocats des plaignants, le comportement inexcusable des agents est clair : « On note une absence de connaissance des règles et des principes des codes de procédure de la part des accusés, ils ignorent la liberté d’aller et venir », lâche-t-il.
Dans son réquisitoire, la procureure reconnait à plusieurs reprises un « usage de la force disproportionné ». Et se montre peu convaincue par la version des policiers qui « ne reflète pas la réalité démontrée » par les certificats médicaux. La magistrate requière cinq mois de prison avec sursis et une interdiction d'exercer pendant trois mois contre un des policiers et trois mois de sursis contre un deuxième. Elle demande, en revanche, la relaxe pour un des agents que Julie n’est pas certaine d'avoir reconnu.
Un réquisitoire minimaliste. Sur le fond, la magistrate ne veut pas voir le caractère systémique de ces brimades. « Je tiens à ce que ce dossier ne soit pas présenté de façon excessive: ce n'est pas celui d'un groupe de policiers racistes, violents qui au quotidien réalisent des contrôles d'identité en toute illégalité contre de jeunes innocents », glisse-t-elle. Avant d’ajouter que les faits se sont déroulés dans « un quartier particulièrement sensible », où les riverains se plaignaient de troubles à la tranquillité publique. Comme si c’était une excuse à des comportements violents de la part de représentants de l’Etat...
L’affaire reste emblématique des tensions qui existent entre jeunes de quartiers populaires et forces de l’ordre, avec en arrière-plan une « discriminations raciales », estime Me Slim Ben Achour. « Ce ne sont pas n’importe quels jeunes qui sont visés, mais ceux que les policiers qualifient ‘‘d’indésirables’’ en interne. » Quelque soit le jugement final, attendu le 4 avril, l’avocat, qui a déjà fait condamner l’État en 2016 pour contrôles d’identité au faciès, ne compte pas en rester là. Le fait que les autorités supérieures aient laissé faire de tels actes, sans réagir, pourrait amener la partie civile à mener une action judiciaire contre l’État.